
Tbilissi
07-09/08/2021 (Jours 1 & 3)
Lorsque début juin la France publie sa stratégie de réouverture des frontières, étrangement, on se réjouit... Avant de déchanter 1 mois plus tard en percutant qu'en fait, n'étant pas vaccinés, on ne peut pas voyager ! Eh oui, la Géorgie est sur liste orange ! Comment a-t-on pu se méprendre à ce point alors qu'on a eu cesse de relire ce document ? On l'ignore, mais la réalité est que sans motif impérieux nous ne pouvons prendre le départ depuis la France.
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Alors qu'on regarde des plans B, on se dit qu'à défaut de pouvoir atteindre la Géorgie depuis la France, on peut peut-être l'atteindre depuis un autre pays ? On jette notre dévolu sur Amsterdam qui semble autoriser les vols jusque là-bas...
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On croise les doigts !
Après une nuit à l'aéroport d'Amsterdam, on se rend aux comptoirs d'enregistrement soucieux... nous serons rapidement soulagés en montant dans l'avion... Enfin !
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A la sortie de l'aéroport on est accueilli par la chaleur sèche de Tbilissi. Le long de la route, on tente de décrypter l'alphabet géorgien... ce qui n'est pas une mince affaire.
Je dois admettre que je suis déjà crevé alors qu'on est qu'au début du voyage... Ces dernières semaines ont été si denses... Je pense déjà au retour du voyage et à notre emménagement en Suisse... Chut... Profitons des vacances !
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On tente une première sortie dans la ville et pour le moment, avec la fatigue et mon côté grognon, je m'attarde plutôt à ses défauts : le bruit, la circulation en tout sens, de grandes avenues que seul un suicidaire oserait traverser. D'ailleurs, on s'interroge : comment passer d'un côté à l'autre de la route sans se faire écraser... Très peu de feux tricolores, pas de passage piéton. Et puis... on comprend : à Tbilissi si tu veux aller d'un point à un autre il faut trouver les "underground", des passages souterrains piétons, qui regorgent de petits commerces. Mais bonne nouvelle, dans une grande surface on trouve une bonbonne de gaz... On pourra manger chaud en trek !

Au dîner on découvre une superbe carte... en géorgien. Même la traduction anglaise est incompréhensible. La serveuse ne comprend pas tout non plus en anglais, dans ces moments là ton meilleur ami reste Google... Davantage que les cocktails en tout cas.
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On rentre tranquillement par la nuit, par les petites rues cette fois-ci, on longe les vieux bâtiments usés par le temps, au coin d'une rue un café, un peu plus loin un bar, des rires s'en échappent. Les lieux sont paisibles et une simplicité de vie s'en dégage.
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Pour mieux visiter la ville il faudra attendre le surlendemain, puisque demain on file au monastère de David Gareja dans le sud du pays.
Au retour de David Gareja on part dîner au restaurant Keto and Kote. L'entrée est bien cachée, on se demande dans quoi on va tomber tant la cour intérieure n'inspire pas du tout confiance. Et puis, la belle surprise en poussant une porte entrouverte... Une agréable terrasse sous tonnelle donnant sur la ville. Les plats n'en seront pas moins ravissants et nous nous habituons aux méthodes géorgiennes : on oublie l'habituel entrée-plat-dessert, ici tous les plats arrivent en même temps et sont à partager ! On découvre alors les pkhali, l'éternelle salade tomates-concombres, les khachapuri et le bon vin géorgien.
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Nous rentrons de nuit quelque peu pompettes, au hasard des undergrounds et des voitures, nous profitons des vues sur la ville éclairée qui laisse deviner tant de contrastes.

Journée dédiée à Tblissi, nous deviendrons des spécialistes de la chasse à l'underground et entrées de restaurants secrètes !
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A la suite du PCR, on cherche à rejoindre la vieille ville, en longeant la Koura. Ce qui interpelle de prime abord c'est la diversité architecturale, comme en témoigne le pont de la paix avec la forteresse de Narikala en toile de fond : seize siècles et même pas un kilomètre les séparent.
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Tblissi c'est simple, c'est tout, tout à la fois : du moderne qui côtoie l'ancien, du rénové et du clinquant jouxtant des façades et immeubles brinquebalants, des espaces verdoyants au milieu du béton, des balcons en bois rafistolés on ne sait comment. On es tà la fois projeté des siècles en arrière et des siècles en avant.
C'est à la fois déroutant et, si on parvient à faire abstraction de la circulation, apaisant.
C'est une ville qui mérite d'être connue et ce n'est certainement pas en un jour qu'on pourra s'imprégner pleinement des lieux.
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On rejoint la forteresse de Narikala via un téléphérique, flemme oblige. D'abord une citadelle perse au IVème siècle, elle fut tour à tour occupée par les turcs, les géorgiens et les russes. Elle offre sans doute l'une des plus belles vues sur la ville.
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Dans le vieux quartier, au charme suranné aux influences européennes et orientales multiples, on se faufile entre les coupoles des thermes... en quête de la moindre ombre. Oui, il fait chaud, très chaud, on flirte avec les 40°C à l'ombre.
Marie tournant de l'oeil, on se met en quête d'un peu d'air frais. On regrette alors que les musées soient fermés aujourd'hui !


Bien évidemment c'est au plus chaud de la journée qu'on a l'excellente idée de rejoindre la Cathédrale de la Trinité, située en hauteur et où l'on pourrait cuire un oeuf sans problème sur le parvis.
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L'enfilade de marches débouche sur la salle principale, modelée sur la croix grecque aux branches de même longueur. On lève les yeux et lentement, l'intérieur orthodoxe se matérialise autour de nous. Nous nous retrouvons alors sous un dôme central orné d'une fresque du Christ.
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Cette sobriété dans les lieux de culte me séduit.
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A noter que normalement l'entrée se fait avec pantalon, manches longues et voile pour les femmes... Heureusement un prêtre nous fera signe de rentrer en voyant notre désarroi...
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La voilà la pause fraîcheur...
Pour le retour vers le vieux quartier on opte pour le métro et son escalator vertigineux et ultra rapide ! Il faut s'accrocher !
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On profite de nos dernières heures à Tbilissi pour rejoindre le jardin de la maison des écrivains, petit havre de paix... très bien caché ! La limonade nous désaltère tandis qu'on songe à notre premier trek qui approche.
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Ce soir on prend la route pour Alvani.
"Tu as pris ton permis international Chéri ?"
"Euh... merde non !"
"Boarf c'est rien le papier rose suffit il me semble pour la voiture de location"
"Non mais j'ai rien, ni permis international ni permis français, rien"
"Ah."
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Oui, ce moment où tu réalises que tu as oublié quelque chose alors qu'avant de partir tu as passé des heures à te demander si tu avais pensé à tout... Tant pis pour la voiture de location en fin de séjour, il faudra s'organiser autrement !
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On arrive à Alvani dans une chambre d'hôtes où personne ne parle anglais... Au dîner une bouteille de jus de fruit sur la table "oh tient je vais prendre un verre...". En fait point de jus de fruit, mais du vin fait maison ! Fréquent en Géorgie où chacun fait son propre vin avec 2-3 pieds de vignes de son jardin.
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A la différence des vins occidentaux, en Géorgie tout le raisin, y compris la peau, est utilisé et rien n'est ajouté. Le goût est sans commune mesure avec ce qu'on connait, impossible de comparer tant la différence est grande !