
Jour 1 - Waterberg
01/05/2018
Après le superbe survol de la Namibie en avion où le jour dévoilait de larges étendues jaunâtres et désertiques, des paysages vastes, sauvages, invulnérables à l'horizon paradoxal, des terres qui semblent avoir été toujours là et qui le seront toujours demain.
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Après aussi la moins charmante, mais drôle, cacophonie d'hier et la désorganisation la plus totale à notre arrivée à l'hôtel.
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Après tout ça, c'est aujourd'hui que le voyage commence réellement.
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De ce qu'on a compris la veille, un groupe part à 8 h et le mien à 9 h. Nous devons laisser nos bagages dans les chambres ils seront ramassés automatiquement... Euh... Vu ce qui s'est passé comment dire que je n'ai pas confiance ? Tu vas voir que mon sac va se retrouver au Zimbabwe...
Oui parce que, pour la petite anecdote, la veille, le guide a oublié deux personnes à l'aéroport, il s'est emmêlé les pinceaux en nous donnant les clés, il était un peu perdu aussi avec à peu près tout... Bref.
Réveil à 6 h par la réception au lieu de 7... Ils se sont trompés de groupe... Oh putain ça me rassure pas pour le sac tout ça !
En fin de compte je le prends tout seul, tous feront la même... Pour dire la confiance que l'on accorde à ce que je nommerai l'équation africaine en référence à l'oeuvre de Yasmina Khadra.
Je discute longuement avec le couple franco-suisse, notamment de la haute route de Chamonix-Zermatt... Projet à concrétiser !
Hop on embarque pour le plateau de Waterberg ! Doucement mais sûrement ! Et ce, avec un autre guide que la veille qui semble bien serein... Ca rassure.
Dès qu’on sillonne ces étendues immenses, toute marche est une invitation à l’aventure, invitation à écrire sa propre histoire. Une citation de Saint-Exupéry envahit alors mes pensées :
« Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve. ».
Mais quel est mon rêve ? A croire qu'on ne le sait qu'une fois qu'on l'a atteint.
Sur la route les babouins occupent les bas côtés, telles des chèvres corses...
La route est... Droite... Sur des centaines de kilomètres. De part et d'autre de la route des acacias à perte de vue... Aucun relief. De temps à autre des autruches, phacochères et antilopes vagabondent.
On quitte le bitume pour rejoindre une piste des plus vibromasseuses tandis qu'au loin se dessine le plateau du Waterberg. Immense.


Pause déjeuner, tentes installées, affaires rangées. Le camp est prêt, nous aussi pour l'ascension !
Avec ses hauts contreforts de grès ocres, le Waterberg retient l'eau pluviale, la stocke, avant de la restituer lentement...
D'où son nom.
Lors de la courte ascension on se familiarise avec les cris d'animaux ainsi que leurs traces de pas.
Pour ma part je suis la cible d'un babouin s'exerçant au tir...
Nous arrivons enfin au sommet du plateau qui surplombe le Kalahari. Nous nous tenons en fait sur une ancienne dune qui s'est, au fil des millénaires, solidifiée. Impressionnant ce paysage qui s'étend à perte de vue...
Pour la petite anecdote, les acacias descendent leurs racines jusqu'à 70 m de profondeur afin d'y puiser son eau, quant à ses épines elles récoltent l'eau de la brume matinale !
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A l'approche du camp je regarde en arrière, j'aperçois des hommes, perdus, tandis qu’au loin les monts se teignent d’un rouge enchanteur sous la lumière du couchant. Et dire qu’à une époque des dizaines de milliers d’hommes furent massacrés en ces lieux, la terre devait alors être toute aussi rouge qu’aujourd’hui, rouge de sang en revanche.
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Première nuit sous tente avant de filer le lendemain vers Etosha.