
Vienne
03-05/05/2016
Notre train est accueilli en Autriche par des centaines d'éoliennes ! Le soleil, bien que timide, est présent... Pourvu que ça dure ! Ils avaient prévu de la pluie aujourd'hui et demain...
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Je profite de mon arrivée en gare pour poursuivre en métro jusqu'au château Schonbrunn, l'équivalent autrichien du château de Versailles... Enfin... Ils auront essayé du moins !
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Comme pour Versailles... la file d'attente pour l'accès au château est effrayante ! Je préfère me faufiler dans l'une des entrées du parc et m'éloigner du flot de touristes...
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La tranquilité du parc, après la cohue budapestoise, me fait du bien ! Je recharge mes batteries et retrouve ma sérénité habituelle !


Arrivé à l'hôtel, je prends ma chambre, dépose mes affaires et reprend la route pour le célèbre Musikverein, haut lieu de la musique classique, y retirer mes billets pour le concert de ce soir !
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Tant qu'à être dans le secteur et tant qu'à être dans la journée "château" je file rejoindre le Palais du Belvédère... Un incontournable !
Les environs sont blindés d'ambassades, toutes les façades méritent le coup d'oeil... Un vent d'Empire règne à Vienne !
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Je fais halte face à l'imposante église Saint-Charles le temps d'un pique-nique en attendant que le Musikverein m'ouvre sa salle dorée.



J'entre dans la salle... Qu'un mot : impressionnant ! Et d'autant plus quand l'orchestre se réunit ! Ca en impose ! Combien de musiciens ces murs ont-ils vu passer ? Quels secrets renferment-ils ?
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Au programme :
- Haydn : Symphonie, "Le Soir" ;
- Mendelssohn Barthody: Concerto pour violon, Op. 64 ;
- Strauss : Une vie de héros, Op. 40 ;
Dans quel état j'erre (Vienne)
Vienne compte autant d'instruments
Que l'éther azur d'étoiles.
Mais ce violon dans la nuit
Chante et éclipse ses voisins
Et je n'ose troubler son chant
Par le seul son de ma lyre.
Il brille seul parmi les cordes
Et semble fouler les notes
Avec une aisance céleste.
Je ne m'attarderai pas sur le fait que je faisais tâche parmi tous les mecs en costume mais, pour ma défense, ce n'est pas moi qui ai toussé pendant la performance, ni même laissé sonner son téléphone... Donc certes, visuellement, on ne pouvait pas me louper mais à l'oreille j'étais un fantôme !
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Retour dans ma chambre, après m'être un peu perdu dans les rues désertes de Vienne à la tombée de la nuit... Demain, je parcours l'intérieur du fameux anneau viennois.
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Il a plu toute la nuit et au réveil ça se poursuit... C'était prévu depuis quelque temps, il fallait bien que ça tombe un jour ! Le temps de mettre les cheveux en ordre et la pluie se calme, ce n'est plus que bruine... Pas de quoi me bloquer dans la chambre ! Au moins, il y aura moins de monde dans les rues ! Positive attitude. D'ailleurs, les rares gens que je croise sont les quelques touristes téméraires qui, équipés de capuches et de parapluies, arpentent le parvis.

Je demeure toujours fasciné par la beauté de Vienne : chaque recoin est un trésor caché et les plus belles façades du début paraissent, en réalité, bien banales !
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La pluie s'intensifie, j'en profite pour me poser devant l'hôtel de ville, à l'abri d'un arbre, pour déguster un apfelstrudel qui, comme son nom l'indique assez explicitement (ironie) est une sorte de roulée à la pomme/cannelle.
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Pendant un moment, selon l'intensité de la pluie, je vais d'un appareil photo à un autre... Il pleut, il fait froid, il y a du vent... Bref, un temps de merde.
Au moment où je m'arrête déjeuner pour, aussi, pouvoir me mettre au sec et au chaud, la pluie cesse... Je profite du goulasch servi pour projeter mon itinéraire de cet après-midi, en espérant que la pluie ne revienne pas...
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Sur internet ils sont bons : prévision météo 50 % de risque de pluie. Ah bon ? Je n'aurai pas deviné dis donc ! Ca va ils ne se mouillent pas trop !


Je tire tout au Nord, jusqu'Ã atteindre les rives du Danube et les limites de la "jolie ville".
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J'essaie de rejoindre le Prater, premier parc forain fixe au monde, mais ne m'y attardera pas ! C'est désert et mal fréquenté...
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Demi-tour et direction le musée de la musique maintenant que j'ai terminé de sillonner la ville... Intéressant et troublant de découvrir des partitions écrites et signées par les grands maîtres du répertoire de la musique classique !
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En attendant le ballet Mayerling de ce soir à l'Opéra, je déguste un Sachertorte. C'est la patisserie typique de Vienne et de la maison Sacher : un gâteau au chocolat avec deux lits de confiture en son coeur... On ne va pas se plaindre !
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Y n'empêche qu'avec le monde qui attend je n'ose rester plus longtemps à mon siège et va donc attendre dehors l'ouverture de l'Opéra... Enfin... Vu le froid, j'attendrai surtout dans la bouche de métro au milieu des boutiques !


Du haut de l'esplanade du Palais d'Albertina, je contemple les façades de l'Opéra et songe à mon court séjour viennois.
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Vienne est belle, c'est indiscutable, mais manque, à l'image de sa consoeur hongroise, de charme. Beautés froides. Sans parler de leur déplorable mentalité... J'ose espérer d'ailleurs que les viennois ne critiquent pas l'impolitesse parisienne parce qu'eux sont très forts à ce jeu ! Dommage, ça gâche le décor.

Ah, enfin, ça ouvre ! Je rentre dans la salle depuis le haut... Ah ! Il ne faut pas avoir le vertige ! Les rangs du dernier sont pratiquement à la verticale et sont perchés à cinq étages de haut... J'en ai le souffle coupé et je ne suis pas le seul !
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Bien que la salle soit deux fois plus grande que celle de Budapest, je préfère nettement la hongroise ! Beaucoup plus de charme avec ses allées en parquet, son côté baroque et puis sa petitesse la rendait proche, intime.
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Dans tous les cas, je suis au premier plan pour surveiller un éventuel dormeur dans les balcons d'en face !
Avant que ça commence, je me renseigne rapidement sur l'histoire de Mayerling... Sordide affaire passionnelle qui, de part ses protagonistes, a fait trembler l'Autriche, une véritable affaire d'Etat, un scandale ! Et pour cause ! Le fils de l'Empereur est retrouvé mort avec une femme dans une des résidences de "campagne" de son père.
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Plusieurs thèses :
- Le crime passionnel qui vire au suicide ;
- Double suicide ;
- Attentat politique ;
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L'Empire a cherché à étouffer l'affaire en prétextant à un arrêt cardiaque... Ce qui ne règle pas le problème de la mort de la fameuse femme qui l'accompagnait...
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Entre l'adultère, le suicide, peut-être le crime... Il faut admettre que catholiquement parlant c'est violent ! En même temps, déclarer un meurtre reviendrait à affaiblir l'Empire... D'où le grand mystère autour de cette histoire qui a fait couler beaucoup d'encre !
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Le rideau se lève ! Ca commence !
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Ballet beaucoup plus contemporain que celui d'Onéguine... et ça se ressent ! D'une violence extrême dans la chorégraphie qui demeure brutale, mouvementée... Rien à voir avec la grâce, l'élégance et la poésie des danses d'Onéguine !
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Après trois heures de grand spectacle, je retourne dans ma chambre et prépare mes affaires pour mon séjour de quelques jours à Prague... Pour le moment, je reconnais que Budapest est une belle ville mais elle m'a rappelé Paris a bien des égards et de part ses dimensions je ne suis pas parvenu à m'immerger : il y a des choses agréables, je ne peux le nier, mais le tout, l'ensemble, reste impersonnel. Vienne comme dit précédemment est belle mais manque de charme... Je repose donc toutes mes attentes sur Prague ! Et si possible sans pluie !!!