top of page

Budapest

 

29/04-02/05/2016

 

Après le stress de la matinée au boulot, stress dans la voiture qui semble souhaiter que je ne prenne la route pour la Hongrie ! Mais heureusement, j'arrive à temps, le corps léger je suis prêt à m'envoler !

​

Dans la salle d'embarquement on distingue deux groupes : les seniors en quête de culture hongroise (architecture, musique, ...) et les jeunes en quête de culture hongroise (alcool, boîtes de nuit, ...). Quelques-un(e)s, les yeux bandés, vont fêter leurs enterrements de vie de garçon/fille... Quelques autres, les yeux ouverts, ne souhaitent enterrer de suite leurs guides michelin/lonely/routard...

​

Après avoir fait connaissance avec mon chieur de voisin, j'admire depuis le hublot les champs de colza qui drapent d'un jaune solaire l'horizon...

Moi qui d'habitude, d'en bas, me demande où vont tous ces avions, aujourd'hui on échange les rôles et je me questionne sur la destination de toutes ces voitures qui s'affolent et qui semblent pourtant si paisibles vu d'en haut.

​

La partie "pas drôle" va pouvoir débuter : trouver sa chambre. Là où je perçois bien que je ne suis pas un baroudeur dans l'âme... C'est que quand je sors de ma zone de confort j'ai toujours cette petite appréhension de ne pas savoir si je vais réussir à me débrouiller seul... Même quand c'est simple, comme là.

 

Je me dis que logiquement tous les gens qui étaient dans l'avion avec moi cherchent eux aussi à rejoindre le centre de la capitale... Il suffira donc de les suivre non ?

 

Ce qui est bien avec la théorie c'est que même si ça paraît infaillible il y a toujours un truc qui fait tout capoter. Gagné ! A croire qu'il y en a qui ont sauté de l'avion en cours ! Je suis seul dans l'aéroport... Bon. Je fais mine d'attendre vu qu'après tout je suis sorti en premier de l'avion j'ai dû semer mes poursuivants ou du moins ceux que je voulais poursuivre... Personne. Bon. 

​

Je repère deux stands : au premier je retire des forints, c'est toujours étrange de changer de monnaie, ça donne une impression de Monopoly d'argent qui compte pour de faux, au second j'attrappe deux tickets, l'un pour le bus, l'autre pour le métro et c'est parti !

​

Ce qu'il y a de bien dans la langue hongroise, c'est que pour nous français ça ne ressemble strictement à rien... Köszönöm ! A tes souhaits mec ! Ou encore : egészségetekre ! J'ai l'impression de jouer au Scrabble !

​

Le temps d'écrire et me voilà à la station Frentciek Tere entre Seabadsajtó út et Kossuth Lajos... Super. C'est où sur le plan sinon ?

J'atteins ma guesthouse au moment où le soleil se couche... à croire qu'il en avait assez d'éclairer ma route ! Enfin je peux poser mes affaires, comme quoi ce n'était vraiment pas si terrible que ça le transfert depuis l'aéroport mais bon... C'est pas mon truc de passer d'un transport à un autre... Je suis plus à l'aise avec mes pieds ! Je me pose moins de questions.. Je marche !

​

Demain découverte des bains Gellért et de Buda !

Quartier du Mont Gellért

 

Réveillé depuis peu de temps, l'alarme matinale termine de me sortir du lit !

​

Direction les bains Gellért situés sur l'autre rive du Danube... Une belle journée s'annonce !

 

Après avoir mis du temps à comrendre le fonctionnement du casier (pourtant simple et pratique), je file me détendre dans ces thermes de style art nouveau. Raffinement mesuré et équilibré. Je retrouverai d'ailleurs d'autres témoignages de cet art dans le reste de la ville.

Je ne cesse de changer de bains... Trop froid, trop chaud, je ne trouve pas celui qui me convient... Quand je trouve... Hallelujah... Le bain à 36°C... Parfait !

​

Plongé dans une méditation rêveuse je m'y abandonne un bon trois quarts d'heure et j'en sors... Zen, détendu, serein... Bonheur bonheur.

​

L'intérieur est somptueux, chaque bassin est orné de mille et un détails où trônent chérubins, fontaines et autres muses.

Dans quel état j'erre (Budapest)

 

Budapest compte autant de thermes

Que le Danube de ponts à haubans.

Mais ces bains Géllert à l'aube

Subjuguent et envoutent l'esprit

Et je n'ose troubler leur quiétude

De mes mouvements de brasse.

Ils se dressent parmi les eaux

Et semblent nous faire voguer

Avec la grâce des Océanides.

Après le réconfort... L'effort ! Hum... C'est pas l'inverse normalement ? Tant pis ! Je rejoins la citadelle du Mont Gellért qui autrefois terrorisait les Hongrois ! Et on peut le comprendre... Les remparts dominent tous les points clés de la capitale... La montée ne s'est pas faite sans suées.. Le Soleil tape de bon matin, dommage, néanmoins, que l'horizon demeure brumeux.

​

Le Mont Gellért c'est aussi un vrai labyrinthe avec des sentiers qui courent dans tous les sens... et qui met mon sens de l'orientation à rude épreuve ! A l'impossible nul n'est tenu et je retrouve les rives du Danube ! 

​

Dilemme : poursuivre vers le nord puis revenir aux thermes de Rúdas ou les faire dès à présent ? L'envie de me replonger dans un bassin me gagne, je rejoins donc Rúdas ! Et puis bon... piscine le samedi matin ça ne me change pas trop de mes habitudes giffoises !

L'ambiance est toute autre ! Ces bains turcs du XVIème sont particulièrement masculins et virils... Bien loin de l'élégance de Gellért !

​

Sous la coupole aux milles nuances de couleurs figure un bassin central octogonal autour duquel s'articule en ses coins divers autres bassins allant de 28°C à 42°C.

​

Bien évidemment, une fois n'est pas coutume, je me plonge dans le bassin de 36°C et regarde, d'un air amusé, la sortie du sauna et ceux qui se vident un sceau d'eau glacée sur le corps... La réaction de certains est digne du seppuku.

Quartier du Château

 

Assez de flemmardise ! Je marche en direction du palais royal (non je n'ai pas pris le funiculaire...) et de son fameux bastion des pêcheurs (non non ce n'est pas une blague). La guilde des pêcheurs montait la garde depuis leur sept tourelles en référence au nombre des tribus Magyar (hongroises) qui se sont unifiées.

​

Et là... C'est le drame... Jusqu'alors paisible, je me retrouve perdu au milieu des cars de touristes... Après tout c'est comme Paris... Toujours du monde ! Je fais ce que j'ai à faire mais non pas sans fatigue qui s'accumule entre le bruit et la foule !

 

J'y reviendrai souvent dès l'aube flâner dans ces ruelles colorées les jours suivants pour éviter la foule... 

J'attends d'atteindre la pointe nord des fortifications pour manger chez Balthazár... Poulet paprika au mena, un régal ! Qui plus est servi avec un Laguiole, c'est toujours plaisant de retrouver des produits français de qualité à l'étranger !

​

Je reprends le chemin mais mon entrain s'est quelque peu amenuisé... Je retrouve tous les désagréments de Paris : la foule, le bruit, les voitures... J'aimerais faire une halte mais où ? Déjà que je n'ai pas assez de recul pour photographier les façades alors s'éloigner pour ne plus entendre le vacarne... Impossible ! C'est maintenant que j'aurai dû aller aux thermes !

Ce quartier de Budapest s'est vite révélé être mon préféré et ce n'est pas sans raison que je décide d'y retourner avant mon départ afin de profiter une dernière fois...

 

Ce lieu, calme et charmant, se distingue du reste de la ville !

Quartier de Belváros

 

En voilà un quartier mythique de Budapest... Le coeur battant de Pest !

​

Je flâne un temps dans ses ruelles piétonnes et me rapproche pas à pas de l'Opéra de Budapest où j'assiste au ballet d'Onéguine.

​

Après avoir fait dix fois le tour du bâtiment à la recherche de l'entrée, j'apprends que les portes s'ouvrent une demie heure avant le début de la prestation...

​

L'intérieur de l'opéra est tout bonnement superbe... Ces dorures... Ces fresques... Ce marbre... J'y retrouve l'atmosphère décrite dans les romans... 

N'oublions pas que, fut une époque, les salons et opéras de l'empire Autriche-Hongrie étaient les plus fameux d'Europe bien que copiés, pour ce qui concerne des salons, de ceux de Paris... Là où le français était la langue des élites. Une langue noble que tous essayait de maîtriser, c'était une preuve de réussite sociale, de raffinement, de culture... Un peu comme nous avec le latin fut un temps.

​

Installé à la douzième rangée je me sens écrasé par le poids des balcons qui m'entourent... et de ce dôme où trônent anges et muses, dont la douce Euterpe.

​

Le ballet débute, heureux d'avoir lu le livre de Pouchkine avant de venir, au moins je ne serai pas autant perdu que ma voisine...

​

Si je devais critiquer un point sur l'ensemble de la performance ça serait l'angle de vue choisi par le metteur en scène.

​

Dans le livre, Onéguine est touchant, c'est un homme désabusé par la bourgeoisie, les salons, incertain de ses sentiments.. Dès lors il s'exile. 

Il rencontre alors Tania : femme réservée, passionnée... Amoureuse... Il la rejette par fraternité, par crainte aussi, la peur de l'engagement : de ne parvenir à lui offrir le bonheur qu'elle mérite... S'ensuit alors la jalousie, le duel, la mort de son ami Lenski, la fuite... De nombreuses années plus tard il retrouve Tania et lui confesse son amour, cette dernière marièe est contrainte de le rejeter...

​

C'est l'histoire tragique, mortel, d'un amour désynchronisé. On ne peut qu'être ému et touché par le destin complexe d'Onéguine.

​

Dans le ballet, le metteur en scène décrit Onéguine comme un homme possessif, prétentieux, sans compassion, un homme qui courtise les femmes pour mieux les rejeter... Ce point de vue m'a dérangé tant il est éloigné de ce que j'ai pu ressentir en lisant l'oeuvre.

​

Hormis ça, un vrai délice pour les yeux et pour les oreilles ! Un drame grandeur nature avec des danseurs qui incarnaient leurs rôles à la perfection... Que dire de Tania et d'Onéguine... La mise en scène et la chorégraphie étaient d'une singulière beauté, les danseurs d'une élégance et d'une émotion rare... Un pur moment de grâce...

​

Quelques moments qui m'ont fait vibrer :

- La scène de la lettre (confession d'un amour caché) ;

- La dernière danse entre Lensky et Olga (les derniers instants de joie) ;

- La détresse d'un homme en pleine forêt avec une danse des plus déchirantes qui soit ;

- La dernière danse d'Onéguine et de Tania... Appuyée par l'orchestre...

 

Ballet chargé d'émotions et si les larmes ne sont pas loin les frissons sont présents à la fin : superbe moment !

Après cet émerveillement absolu je peine à profiter pleinement des rues de Belváros... Il faut dire que je préfère l'intimité du ballet à la foule déchaînée qui parcourt la rue Váci, les Champs Elysées hongrois.

​

Et ce n'est pas l'incontournable basilique Saint-Etienne qui me ramènera sur terre... D'ailleurs ! Pour la petite histoire : lors de l'inauguration de la basilique par l'empereur François-Joseph, ce dernier ne pouvait s'empêcher de surveiller avec crainte le dôme... et pour cause... le dôme s'était effondré durant la construction de l'édifice !

L'avenue Andrássy et le Bois-de-Ville

 

L'après-midi je remonte toute l'avenue Andrássy à l'architecture si particulière... qui m'amène au Bois-de-Ville où demeurent les bains Széchenyi.

​

J'espérais me poser tranquillement au coeur de la verdure... Et bien non. Festival, marché, fête foraine... Pour l'agoraphobe que je suis se fut un grand moment de solitude... Je n'avais qu'une hâte : fuir de là !

​

Pour ce qui concerne les bains, je n'y ai pas mis un pied faute de monde.

Le Parlement

et l'ÃŽle Marguerite

 

Ce matin direction la gare centrale, tout au nord (là où je pensais devoir prendre le train le lendemain).

​

Je découvre avec étonnement la salle d'attente royale où patientaient l'empereur Joseph et l'impératrice Sisi et qui désormais accueille... Un Mcdo... Si si...

​

Je file sur l'île Marguerite, immense parc, une balade des plus apaisantes, loin du brouhaha permanent. Une chose est sûre, je suis davantage Buda/Marguerite que leur alter-ego Pest/Ville-de-Bois !

Bien évidemment, aller à Budapest sans aller voir le Parlement hongrois serait bien regrettable ! Qui plus est, jour de meeting aérien... Voir un A320 survoler le Danube en rase-motte... C'est impresionnant !

Mais ce qui l'est davantage, c'est la structure de l'Assemblée Nationale avec sa flèche haute de 96 m !

​

La blancheur de l'édifice rappelle le bastion des pêcheurs et son pouvoir politique celui du Palais royal.

Quartier Obuda

 

Après un détour infructueux, merci le guide, au mausolée de Gül Baba, derviche ottoman qui participa à la prise de Buda en 1541, je décide de profiter de mes derniers moments ici aux bains turcs de Kírali qui autrefois accueillait la garnison turque. Et en effet, bien que l'architecture générale du bassin soit identique à celle des bains de Rúdas... C'est bien plus brut de décoffrage !

 

En somme, des trois thermes que j'aurai visité mon préféré reste Rúdas : intimiste, propre. Ceux de Géllert sont somptueux mais relativement cher et puis plus vaste... C'est moins calfeutré, moins reposant.

Quartier juif

 

Avant de retrouver ma chambre je traverse le quartier juif, je me retourne devant l'église luthérienne, la synagogue... Mais je porte peu d'intérêt à l'ensemble.

Petit mot de fin

 

A partir de maintenant je compte mon argent : je ne peux pas retirer (retrait minimum de 9000 forint) et s'il m'en reste ça serait perdu...

​

Je retourne alors sur les hauts de Buda (encore !) prendre un verre et un bain de soleil... Avant que la pluie me déloge.

​

Petit arrêt à la boulangerie pour reprendre un isler, pur bonheur gustatif. Plus loin j'achète un flacon d'Unicum, liqueur nationale, à base de 40 plantes et dont l'amertume est unique, s'ajoute à cela un goût de menthe... Très bon et enivrant...

De retour dans ma chambre, je vérifie une dernière fois mon billet de train et je constate que ce n'est pas la gare centrale mais la gare Keleti où je dois me rendre ! J'ai évité la cata !

 

Rien ne m'empêchera de rejoindre Vienne demain, dès l'aube !

Pour me contacter

Vos informations ont bien été envoyées !

«Le plus grand voyageur n'est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde. Mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même.»

Gandhi.

bottom of page