
Turin
6-7/06/2015
Quand on parle de l'Italie les mêmes noms de villes résonnent à nos oreilles... La Rome historique, l'élégante Florence, la bancale Pise, la romantique Venise, Milan la contemporaine...
Qu'en est-t-il alors de Turin ?
Celle qui a été la résidence des Ducs de Savoie.
Celle qui a su charmer les plus grands, à commencer par, le plus romantique des poètes français, Lamartine qui écrivait "Je ne me figurais pas une ville aussi belle que Turin.", ainsi que Nietzsche et Goethe, l'élite allemande.
Celle qui s'élève le long du Pô et par-delà les sommets du Piemonte.
Seulement, sa splendeur d'antan a été un peu mise à l'écart avec l'essor de l'automobile. Turin sombre alors dans la pollution et la médiocrité.
Sa renaissance sera fulgurante et attire désormais bon nombre de touristes... dont nous autres !
Les premiers pas à Turin sont laborieux !... Ne serait-ce que l'arrivée en voiture, avec un périph turinois sous haute tension ! Heureux de poser nos affaires, il faut désormais rejoindre le centre... J'ai hâte ! Turin tiendra-t-elle ses promesses ?
On remonte la Corso G. Cesare, la banlieue, je m'y perds un peu, je ne m'imagine pas un instant Lamartine dans ces rues tant le romantisme et l'élégance dont il faisait preuve dans ses écrits paraissent loin...
Hop, arrêt Piazza della Repubblica, balancés en plein milieu de l'un des plus imposants marchés du pays, on cherche la sortie au milieu de la foule, on se faufile et enfin... La porte Palatine m'indique l'entrée du centre historique !
Charlemagne emprunta aussi cette porte, des siècles auparavant, je ne peux que me demander quelles avaient été alors ses impressions en la voyant.
Se doutait-il que cette porte romaine siégerait toujours en l'an 2000 ? Qu'elle se dresserait là , à l'entrée du centre historique, pour témoigner l'importance de la culture romaine, et médiévale, turinoise ?
On poursuit notre route, la banlieue s'est effacée soudainement, un autre monde se dévoile sous nos yeux. Les façades sont façonnées, colorées, admirées.

Duomo Di Giovanni... Eglise San Lorenzo... Polo Reale... Autant d'édifices, autant de style d'architecture, autant de merveilles que l'homme a édifié, ça m'épatera toujours. Mais malheureusement, c'est un coin hautement touristique, il y a foule et ça en devient rapidement étouffant !




Je dois admettre cela dit, que j'ai eu un faible pour le Palazzo Madama. Cette résidence royale aux multiples styles architecturaux : de la façade romaine et baroque mêlée à cet ensemble médiéval.
Le paradoxe se joue à tous les niveaux. Ce blanc épuré, pudique, accolé à ces briques brunes et noirâtres. Cette élégance féminine rare en façade, rappelant sans nul doute les lignées royales qui y ont siégées, à cette tour militaire brute très masculine.
Palais d'autant plus beau en fin de journée...
Que serait Turin sans ses arcades ?
Il y en a pour tous les styles ! Des rondes aux carrées, des hautes aux basses, des simples aux doublées voire triplées, des sculptées aux lisses, des blanches aux colorées, ...
D'abord construites pour abriter les Ducs de Savoie du vent et de la pluie, ainsi que de la forte chaleur, les arcades font aujourd'hui le bonheur des flâneurs et tout le charme de la vieille ville !
A cela, nous pourrions rajouter les fontaines qui nous ont rafraîchis plus d'une fois !
Pour en revenir aux arcades, elles sont de partout, de la via Pô à la via Roma et, bien évidemment, le long de la via Lagrange.
Parlons-en d'ailleurs de ces "via" !


Via Roma
Sans doute la plus élégante de Turin.
Du Polo Reale à la Piazza Carlo Felice en passant par la Piazza San Carlo. L'allée a de quoi séduire et charmer !
Des boutiques de luxe, aux vitrines gourmandes, la découverte se fait pas à pas et cette atmosphère italienne ne nous quittera plus jusqu'à la fin du séjour !
Le Palazzo Carignano surprend par son architecture ondulée signée Guarini. Tandis que la Piazza San Carlo, encadrée par ces arcades rectilignes, nous enveloppe littéralement !
A ne pas manquer, au détour d'une rue, la Galeria Subalpina, digne témoignage de la mode du XIXème siècle. Zone commerçante, éloignée de la furie extérieure, surplombée par une superbe verrière.
On assistera également, à force de s'aventurer, aux répétitions d'une école classique, à un spectacle de majorette, ...
Aujourd'hui, la ville danse, on a de la chance !
Via Pô
Certains comparent les ponts de Turin à ceux de Paris... Je suis désolé mais il n'y a rien de comparable et je ne dis pas ça par pur chauvinisme ! Certes, les abords du Pô sont agréables, mais de là à assimiler le pont Umberto I au pont Alexandre III il y a un sacré fossé !
La via Pô est une incontournable avec ses antiquaires, ses immeubles du XIXème, ses galeries, ses terrasses, ...
Un axe majeur allant de la Gran Madre di Dio, du haut de laquelle on peut admirer le Mole, la vue sur Turin est grandiose et sans égale, jusqu'au Palazzo Madama.
Ah le Mole Anteonelliana, du haut de ses 167,5 m, est le véritable symbole de la ville !
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Parc Valentino
Parc royal où il fait bon musarder au grès du Pô.
Quelques petites curiosités inattendues telles que le Borgo e Rocca Medievale, un bourg médiéval qui dépayse en un rien de temps !
Le château, d'une élégance rare, qui accueille désormais l'école d'architecture de Turin, vaut le détour. Particulièrement stylisé, il fut un temps le domaine de chasse des Ducs de Savoie.
On profitera d'une petite pause en terrasse pour admirer le Pô et ses rameurs.
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Via Garibaldi
Après une longue première journée de marche sous une chaleur étouffante, l'orage explose toute la nuit... Le lendemain matin le soleil est là , les nuages absents, le ciel clair, à l'horizon s'élève la chaîne alpine.
Retour sur la Porta Palazzo, le marché a disparu, le calme est revenu... On en profite pour aller à la découverte de la via Garibaldi !
Pour ma part, c'est sans nul doute la partie de Turin que j'ai le moins apprécié.



Au retour de Turin, on ne manquera pas d'aller visiter le château de Rivoli qui mêle avec beauté le contemporain et l'ancien.