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Samarcande

 

04-05/08/2023 (Jours 13-14)

 

Malade comme un chien après avoir mangé je ne sais quoi, nous prenons la route pour Samarcande.

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Du moins nous essayons, car c'est sans compter notre poisse habituelle en voiture... La voiture a semble-t-il un problème. Nous ne comprenons pas vraiment tout, mais le conducteur se gare à un carrefour et attend, il passe des coups de téléphone, essaie d'appeler un ami à lui capable de converser en anglais, mais nous ne comprenons toujours pas ce qu'il se passe.

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Au bout d'un moment, une autre voiture arrive, on nous invite à y mettre nos affaires et filons vers la frontière. J'ai hâte de découvrir ces cités de la route de la soie.

Nous découvrons aux douanes une importante file d'attente, sous un soleil de plomb.

Nous prenons notre mal en patience, comme tout le monde, avant qu'un garde nous invite à couper la file... Nous n'osons pas, c'est quelque peu gênant de doubler les locaux sous prétexte qu'on soit touriste, mais limite on se fait engueuler... alors on y va !

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A la sortie de la frontière, en arrivant en Ouzbékistan, deux chauffeurs de taxi nous sautent dessus. Nous en suivons un, l'autre ne comprends pas alors que c'est lui qui a mené la discussion, ils commencent à s'embrouiller sur le parking. Nous faisons profil bas... Il entre dans sa voiture et démarre en vitesse, fait quelques dizaines de mètres avant de nous mettre dans une autre voiture. En fait il se charge de rabattre les touristes sur des chauffeurs non déclarés chez qui il prend une commission.

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Bref, nous partons vers Samarcande avec un chauffeur russe qui a fui son pays en raison de la guerre en Ukraine. C'est loin d'être le seul, ils sont nombreux dans cette situation. Pour nous faire plaisir, il lance sa playlist de chansons françaises.

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Nous déposons nos affaires à l'hôtel et entamons la visite de la ville.

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Mauselée Gur-E-Amir

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Ce mausolée est un monument historique d'une grande importance architecturale et culturelle. Il a été construit au début du XVe siècle pour honorer la mémoire de Tamerlan (ou Timour le Grand), un puissant conquérant et souverain turco-mongol.

 

Le mausolée est célèbre pour son magnifique dôme bleu turquoise et son architecture complexe, caractéristique de l'art timouride. Il est entouré de jardins et est orné de carreaux de faïence richement décorés, typiques de l'art islamique de l'époque. À l'intérieur, la tombe de Tamerlan est entourée de celles de plusieurs membres de sa famille, dont ses fils et ses petits-fils.

 

Je demeure sans voix devant cette splendeur intemporelle.

Sous son dôme bleu céleste, orné de motifs étoilés, réside l'écho majestueux d'une époque révolue. Les murs revêtus de faïences scintillantes racontent les légendes d'autrefois. Au cœur de ses jardins, les tombeaux de marbre blanc reposent en sérénité, témoins silencieux d'un passé grandiose. Dans ce sanctuaire de pierre, l'âme se perd dans les dédales de l'histoire, captivée par la beauté ineffable de ce lieu où le temps semble suspendu.

 

Selon la légende, une malédiction pèse sur le tombeau en jade du souverain.

Une inscription indique "Lorsque je reviendrai à la lumière du jour, le monde tremblera". D'ailleurs, lorsque l'anthropologiste russe Mikhail Guerassimov ouvrit la crypte en 1941 pour exhumer le corps de Tamerlan, Hitler déclencha l'opération Barbarossa contre l'URSS.

Mosquée Bibi-Khanym

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Nous rejoignons ensuite cette importante mosquée qui se dresse en géante au coeur de la ville. Témoignage de l'ingéniosité architecturale des bâtisseur de l'époque.

 

L'histoire de la Mosquée Bibi-Khanym est tissée de légendes et d'anecdotes, dont celle liée à son architecte principal, Mirzo Ulugh Beg, petit-fils de Tamerlan, et à la bien-aimée de ce dernier, la princesse chinoise Bibi-Khanym.

 

Selon la légende, Mirzo Ulugh Beg, également célèbre pour ses contributions à l'astronomie, était profondément épris de la princesse Bibi-Khanym, réputée pour sa beauté légendaire et sa sagesse. Convaincu que la construction d'une mosquée magnifique serait le plus beau cadeau pour exprimer son amour, Mirzo Ulugh Beg entreprit la conception de ce monument grandiose, dédié à sa bien-aimée.

 

Cependant, la tâche de construire une telle merveille était immense, et le temps pressait. Mirzo Ulugh Beg aurait alors fait appel à des architectes et des ouvriers qualifiés de divers horizons pour réaliser son rêve dans les délais les plus brefs. L'histoire raconte même que des artisans chinois furent conviés pour apporter leur expertise à la construction, en hommage à l'origine de Bibi-Khanym.

 

Malheureusement, la santé de Mirzo Ulugh Beg déclina avant l'achèvement total de la mosquée, et il ne put pas voir son projet aboutir. Cependant, la Mosquée Bibi-Khanym demeure un témoignage immortel de son amour pour la princesse et de son génie architectural, un monument qui continue d'émerveiller les visiteurs du monde entier par sa beauté et son histoire romantique.

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Nous nous délectons des allées pavées de la cour intérieure, où l'ombre des arcades millénaires offre un refuge contre le soleil brûlant.

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Chah-E-Zindeh

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Le père Lachaise ouzbek !

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Nous terminons cette longue journée par le site de Chah-E-Zindeh signifiant "Le Roi Vivant" en persan.

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Inscrit à l'UNESCO, il s'agit d'un complexe de mausolées, de mosquées et de structures funéaires qui s'étend sur plusieurs siècles, avec les premières constructions remontant au XIe siècle et les ajouts les plus récents datant du XIXe siècle. Ce site reflète l'évolution de l'architecture islamique et les influences diverses qui ont marqué la région au fil des époques, notamment sous les dynasties timourides et chaybanides.

 

Petit labyrinthe, avec de nombreuses petits passages et cours intérieures, dévoilant de superbes ornementations de faïences vernissées, de mosaïques de céramique, de majoliques et de calligraphies islamiques.

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Registan

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L'un des plus beaux sites du monde paraît-il, la perle de l'Asie Centrale.

Le Registan ("place de sable en persan") était le centre de la vie publique de la ville : c'est là où se tenaient les proclamations royales, les rassemblements, les marchés et les festivités.

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C'est le règne de Tamerlan qui propulsera la ville de Samarcande sur le devant de la scéne asiatique. Elle sera la capitale de l'empire timouride et l'un des plus grands centres de culture et de savoir du continent.

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Au-delà de sa place, le Registan est célèbre pour ses trois madrasas monumentales dont l'architecture et les décorations sont des chefs-d'oeuvre de l'art islamique.

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1. Madrasa d'Ulugh Beg (construite entre 1417 et 1420):

La plus ancienne du site, édifiée par Ulugh Beg, le petit-fils de Tamerlan. Érudit renommé il bâti ce centre d'enseignement supérieur. La façade est flanquée de minarets élancés.

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2. Madrasa de Cher-Dor (construite entre 1619 et 1636) :

Sa façade possègde des mosaïques représentant des tigres. D'ailleurs son nom signifie "porteur de tigres".

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3. Madrasa de Tilla-Kari (construite entre 1646 et 1660) :

Elle combine les fonctions de madrasa et de mosquée. Son nom signifie "recouverte d'or" en référence à la somptueuse décoration intérieure de sa moquée, ornée de dorures. La cour centrale est entourée de cellules où logeaient les étudiants.

Nous sommes arrivés tôt sur le site pour profiter de la fraîcheur autant que possible.

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Il est difficile de rester insensible à ce joyau architectural et nous ne pouvons que saluer le gros travail de restauration réalisé par l'URSS dès les années 1920.

Ces travaux ont sauvé les madrasas de l'effondrement mais aussi permis de préserver ce témoignage unique des périodes timourides.

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Il paraît qu'en arrivant à Samarcande, Alexandre Le Grand déclara :

"Tout ce que j'ai entendu sur la beauté de Samarcande est vrai, sauf que c'était encore plus magnifique que je ne l'avais imaginé."

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Je reste émerveillé par tous ces ornements en céramique, ainsi que par les mosaïques et inscriptions calligraphiques. On se croirait dans un conte des milles et une nuits.

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Après avoir longuement flâné, nous rentrons avant de revenir sur l'explanade au coucher de soleil. Derniers instants à Samarcande avant de prendre le train pour Boukhara demain.

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Gandhi.

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