
Quito
7/06/2014 (Jour 3)
4-5,8-9/08/2014(Jours 61-62 / 65-66)
Quito est la capitale du pays, avec ses deux millions d'habitants elle s'étend sur des dizaines de kilomètres de long.
Quito c'est aussi l'une des villes coloniales les mieux conservées d'Amérique du Sud, elle est à ce titre entièrement classée à l'UNESCO.
Quito, située à 2850 m, est également la seconde capitale la plus haute au monde.
En arrivant, vous ne manquerez pas la Place de l'Indépendance au coeur du centre historique ainsi que les nombreuses églises et basiliques qui parsèment la ville. Quito regorge de ces bâtiments coloniaux qui marquent tant l'histoire du pays. L'occasion de flâner au pied des façades colorées d'antan.
Nous avons atterri en Équateur il y a deux jours et avons passé la veille sur la route : près de 8h30 de voiture entre Cuenca et Quito ! On est hébergé par l'une des soeurs d'Alfredo en périphérie de la capitale.
On discute avec le chef de famille qui semblait tout aussi gêné que nous pour discuter. On apprend tout de même que Quito a été fondée vers les années 1500 et que rapidement de nombreux ordres monastiques s'installèrent : franciscain, bénédictain, dominicain, etc... D'où l'incroyable richesse religieuse de Quito. Désormais, avec Guayaquil ce sont les deux villes du pays : à Quito le pouvoir politique de l'Équateur et à Guayaquil le pouvoir économique.
On part pour le centre de Quito avec une cousine d'Alfredito. La capitale dénote avec ce qu'on avait pu voir le long de la route, l'architecture y est plus contemporaine. Quito possède deux visages : le côté Nord branché et repère des jeunes pour des nuits animées tandis qu'au Sud se dévoile le centre historique qui fait toute la fierté des équatoriens.
On entame la conversation avec "notre guide", on a oublié le dico, ça devient vite le bordel : un mélange de français/espagnol/anglais dans la même phrase, ma tête fait des noeuds !
Un bus nous permettra de passer d'un bout à l'autre de la ville, on se laisse submeger par cette incroyable masse de gens et de bâtiments, on chavire sous cette marée culturelle inédite.
On s'arrête d'abord à la basilique Del Voto Nacional, l'une des plus imposantes du pays avec ses 100 m de hauteur, d'un style néogothique de ce que j'ai reconnu. Le coeur est au centre de la religion ici : gravé au centre de toute église, cela nous surprend, rien de similaire en France. Il est temps de monter au sommet des tours... La première fois qu'on ressent le manque d'air avec Adrien, on arrive essoufflé, avec un coeur qui tape vite et fort le tempo. De là -haut le panorama est saisissant et nous témoigne de l'étendue de la capitale qui s'étend par delà les monts et vallées, les anciennes collines verdoyantes qui devaient entourer la ville autrefois a laissé place à la grisaille des bâtisses.
Et encore nous ne sommes pas au point culminant de la ville !

Un peu plus tard on se rendra à la place de l'Indépendance, située au coeur du centre historique. Ce dernier a été bâti par les espagnols, c'est très typique, les façades sont particulièrement travaillées et colorées, quelque part ça me rappelle des lieux d'Europe, ça ne m'étonnerait pas que cela fut bâti à la même époque, le style est trop similaire pour être un hasard. Incroyable l'influence qu'a pu avoir une civilisation sur une autre, au point d'établir ses propres codes de part et d'autre de l'Atlantique.

On y mangera au coeur d'une petite cour bien charmante ! Pour ma part je choisis les Tortillón : crudités, oeuf, tortilla, avocat, riz et viande ! Super bon et surtout très bien servi !
Juste avant, la cousine (dont je n'ai pas réussi à retenir le prénom, il faudra s'habituer) nous fait goûter des Empanadas de verde con queso particulier en bouche, piquant mais particulièrement fondant.
En bref, on s'est régalé !
Cette fois on se dirige vers la Iglesia de la compañia. L'intérieur est hallucinant, l'architecture baroque (qui habituellement me déplaît) saute aux yeux : pas un espace est vide, tout a été sculpté et recouvert d'or, je n'avais jamais vu ça auparavant, c'est incroyable de voir ce que les hommes sont capables de bâtir. L'intérieur est une véritable oeuvre d'art.
Ce monument est également considéré comme l'une des 7 merveilles d'Équateur.
Autre arrêt à la statue de la "Virgen de El Panecillo" si j'ai bien retenu le nom, c'est le point le plus haut de Quito. Avec Adrien on est estomaqué par le panorama... C'est tout simplement hallucinant... C'est immense, c'est tellement grand ! Partout où nos regards se posent c'est sur la ville, elle s'étend à perte de vue. Ce panorama nous révèle toutes les différentes identités de la capitale, toutes ses inégalités et facettes. Rare sont les panoramas qui me marqueront à ce point.

Je me suis levé tôt ce matin pour profiter une dernière fois de la vue, que m'offre ma fenêtre de chambre, sur Quito de nuit. C'est étrange comme sentiment, des milliers et des milliers de lumières ponctuent l'horizon, on dirait de multiples petits feux incandescents. La nuit a ce petit quelque chose, ce petit charme, que le jour n'a pas. J'observe et grave en mes pensées cette vue.
Vers les 10h on retrouve les parents d'Alfredito, j'oublie toujours qu'ici la bise c'est une fois et non deux, difficile de changer les réflexes !
Nous rentrons sur Cuenca mais avec la certitude de revenir un jour à Quito !
...Et en effet... Nous y reviendrons dans cette ville quelques mois plus tard, après le séjour à Baños, et cette fois nous logerons chez Diego l'un des cousins d'Alfredito. Ce court séjour nous permettra de compléter notre première visite et surtout de nous servir d'avant-poste pour découvrir la région nord du côté d'Otavalo.
Arrivés au terminal terrestre de Quitumbe on prend un taxi, vu que d'après Diego les environs craignent, on ne prend donc pas de risque. Le chauffeur de taxi est sympathique, mais ne connaît pas précisément l'adresse. On arrive alors à grand renfort de "cartes" prises sur internet plus tôt. On galère, le plan ne correspond pas à la réalité et Diego a fait une erreur dans le numéro de la rue... Finalement, on sonne à un bâtiment et une dame nous ouvre... C'est la mère de Diego... Ouf !
En attendant je me repose, Diego rentre du travail et on part avec lui, sa fiancée et la soeur de cette dernière pour une réunion matrimoniale ! Eh oui, on n'aurait pas cru vivre cette première expérience ici en Equateur !
La suite se passera dans un bar bien sympathique ! Situé à flanc de montagne on surplombe le centre historique de Quito de nuit... Impressionnant et très joli ! On discerne bien le coeur ancien de la ville, particulièrement structuré, et l'extension récente de la ville, avec sa marée de lumières couvrant tout l'horizon.
Ah oui aussi, ici on dit "jouer de la harpe" au lieu de "tenir la chandelle", manière différente de voir les choses !


Premier matin à Quito, le soleil est présent on part avec Maria Loja, la soeur de la fiancée à Diego, au centre historique de Quito que nous avions un peu survolé la dernière fois. Cette fois, on passe la journée à pied à arpenter les ruelles des conquistadores d'antan. Le centre historique de Quito est unique au monde et, pour cette raison, a été le premier site enregistré au patrimoine de l'UNESCO. Particulièrement étendu, les façades à l'inspiration espagnole se font face et se jaugent.
On débute notre visite du centre par la cathédrale, située sur la Plaza Grande et jouxtant le palais présidentiel. Intérieur très intéressant, il y a de tout j'arrive pas à classer la cathédrale et, en effet, la guide nous informe qu'on retrouve un peu tous les styles : du baroque au néoclassique en passant même par le style arabe pour la voûte qui est en fait une charpente en bois sculpté.


On se dirige ensuite vers l'église San Francisco.
La légende veut que, son bâtisseur ait passé un pacte avec le diable : en échange de son âme, ce dernier devait achever la construction de l'église. Seulement, au dernier jour une pierre fut volée afin que l'âme ne parte en enfer.
Il manquerait donc une pierre et la présence des nombreux pigeons qui salissent l'église, inexistant sur les autres places, marquerait la présence du diable pour se venger.
On se rend aussi au palais présidentiel, accessible à tous depuis l'entrée en fonction du président actuel. Première fois que je rentre ainsi dans un palais présidentiel, vu qu'en France c'est possible seulement une journée ou deux dans l'année... C'est impressionnant de parcourir ainsi le palais, de voir la salle des ministres, etc... Qui plus est, le palais est au coeur de la ville et non comme l'Elysée protégée de part ses hauts murs et jardins. On reconnaît l'influence de la décoration française dans les salles et même l'argenterie vient de France, de Limoges précisément ! J'aurai aussi l'occasion de jouer sur un piano à queue offert par le Japon à l'Equateur ! Peu importe si je ne me souvenais pas par coeur de la partition, c'est le genre d'événement qu'on ne vit qu'une fois !


Au déjeuner, je goûte des figues confites... Pas mauvais mais beaucoup trop sucrées... Et faudrait m'expliquer cette couleur de malachite !
Ensuite, visite de musées ! On commence par celui de la monnaie, qui retrace son évolution au cours de l'histoire : des échanges de grains de cacao au Sucre (monnaie équatorienne avant l'entrée en vigueur, incohérente, du dollar récemment). On enchaîne avec le musée d'histoire du pays, on apprends alors que la révolution française de 1789 a influencé l'Equateur, libérant successivement les importantes villes, pour arriver à la création et à l'indépendance de l'Equateur en 1830. Incroyable non ? De se dire que cette onde de choc française a traversé ainsi l'Atlantique causant un véritable tsunami populaire en Amérique Latine...

Dernière église à voir de Quito, et on les aura toutes vues, San Domingo ! Encore une fois, on retrouve un peu tous les styles européens, toujours aussi différentes les unes des autres !
On conclut la journée par une petite virée dans un bar, dans l'un des coins les plus animés de la ville. Babyfoot dans un coin... Amusement et rencontres garanti ! Un binôme espagnol semble tout le temps gagner mais, avec Adrien, on parvient à les battre 10-8. Victoire de courte durée, l'un des deux joueurs décide de jouer seul contre nous deux... On perd 10-0. Il m'explique ensuite qu'il est vice champion d'Espagne... Ok. Journée enrichissante et... Relativement atypique !
Après quelques jours passés à Otavalo nous revenons faire étape à Quito en attendant les Galápagos. Arrivés en fin d'après-midi dans la capitale et une terrible migraine me tombe dessus... Je suis cloué au lit pour la soirée ! Cela dit, durant la nuit, je sens des tremblements, j'ai cru qu'il s'agissait de moi au début, mais non, c'est tout l'immeuble qui tremble durant une quinzaine de secondes : mini tremblement de terre ! Par la suite de nombreux autres eurent lieu... jusqu'à notre retour en France.

Je me réveille avec le mal de tête mais je peux me déplacer sans encombre... Couché à 16h, levé à 8h... Ça c'est du repos ! Soleil de la longue randonnée ? Pollution habituelle de Quito ? Mal de l'altitude ? Déshydratation ? La somme de tout ça ? Je ne sais ce qui me cause cette migraine... Espérons qu'elle passe dans la journée...
Aux alentours de midi on s'en va pour La Mitad del Mundo, lieu situé sur la ligne équatoriale. C'est davantage symbolique qu'autre chose. Parce que sinon rien d'extraordinaire et les alentours ressemblent plutôt à un village Disney...
On se dirige ensuite vers un autre volcan équatorien, le Pululahua. Du mirador, on a vue sur tout le cratère et ça donne le vertige ! Le cratère est habité et cultivé, impressionnant tout ça, surtout avec la brume qui remonte les flancs du volcan pour s'enfuir du cratère.
Pour le déjeuner on goûte une spécialité d'ici: le Cuy, une sorte de chinchilla, dont on nous parle depuis notre arrivée dans le pays.
Avant d'entrer dans le restaurant on peut voir les Cuyes en vie, puis un peu plus loin sur le feu... Et finalement, dans notre assiette !
Sincèrement, je suis loin d'être fan de cette viande... Le goût est fort et pas grand chose à manger qui plus est... Vaut mieux un bon poulet !

Rentrés à 16h passé à la maison de Diego, on se repose un peu avant la longue, très longue, nuit qui nous attend ! On prendra le bus de 23h30, le dernier en partance pour Guayaquil. Et c'est parti pour 8h de bus !