
Baños de Ambato
1-4/08/2014 (Jour 58-59-60-61)
Débute notre mini road trip de 15 jours dans le pays. Ayant souvent entendu parler de Baños de Ambato et notamment auprès des jeunes équatoriens, on décide de s'y rentre pour notre première étape !
Baños est située au pied du Tungurahua qui tousse depuis quelques semaines, espérons qu'il n'éternue pas quand on arrive !
C'est parti pour le voyage !
Angel, l'homme à tout faire de l'entreprise dans laquelle on travaille, vient nous chercher pour nous emmener au bus et nous donne son numéro en nous disant "où que vous soyez, s'il y a le moindre problème appelez, Angel viendra vous chercher en voiture !", ok on retient !
Pour information :
Petite anecdote au sujet du Tungurahua. Nombreux sont les volcans en Equateur et donc, nombreuses sont les légendes qu'ils ont inspirés ! Pour les indigènes le Chimborazo et le Cotopaxi étaient les prétendants de la charmante Tungurahua. Le Cotopaxi, qui est également le symbole du pays, attaque le Chimborazo avec ses nombreuses éruptions. Ce dernier s'énerve et remporte alors le duel et l'amour du Tungurahua. De cette rencontre est issu le Guagua Pichincha (un autre volcan équatorien à l'ouest de Quito, guagua = bébé en quechua).
Le volcan, comme tout bébé, se met à pleurer et ayant hérité de la force de son père les pleurs sont si puissants que sa mère Tungurahua le réprimande avec véhémence. Depuis, c'est l'un des volcans les plus dangeureux du pays, continuellement en éruption.
On s'installe dans le bus... C'est parti pour 5 à 6 h de trajet jusqu'à Riobamba, où l'on s'arrête... C'est laid, c'est tellement moche, le bus nous dépose on ne sait où... On attrape vite fait un taxi, de la vitre je cherche désespérément le centre historique qui se révèlera minuscule... On ne perd pas de temps et partons pour Baños !
Durant la route on aperçoit le volcan... Colossal et imposant ! Dommage que la cime s'attache aux nuages !
Arrivés à Baños, village encaissé dans la vallée et dominé par toute la grandeur du Tungurahua. Tout de suite je m'y plais, les boutiques sont nombreuses, c'est vivant, et puis j'aime ces enfilades de ruelles donnant sur le volcan. Il y a tant de choses à faire ici ! Pas le même type de touristes qu'ailleurs : beaucoup de jeunes, de sportifs, l'ambiance est décontractée. Mymy adorerait, il y a tout pour lui ici : VTT, canyoning, rafting, escalade, etc...
Ravi de l'auberge de jeunesse (Cañalimeña) également ! La chambre est équivalente à celle d'un hôtel et nous ne payons que 6€ chacun la nuit ! On est à proximité de tout... On passe deux jours et demie ici, autant vous dire qu'avec Adrien on a déjà tout prévu jusqu'à notre retour à Quito !
N'ayant mangé que des chips à midi dans le bus, le dîner est attendu avec impatience ! On en profite, grosse pizza chacun et dessert !
Rapide tour nocturne dans la ville, on profitera davantage demain après-midi ! En attendant... Plaisir d'une véritable douche ! Ah oui au passage, on a même une petite terrasse privée avec le transat !
Je crois que j'ai le don de me faire avoir quand je dors avec quelqu'un : toujours celui qui se retrouve au bord du bord du lit avec le cinquième de la couette. Bref !
Ce matin on débute par le rafting ! Activité courante ici et voire... obligatoire ! On se joint à 4 hollandais dans le bateau.
Le guide nous explique les consignes générales et notamment celles relatives à la sécurité de chacun. A la fin, pensée commune avec Adrien : "Pourvu que l'on ne tombe pas et notre voisin non plus !", parce qu'à vrai dire on n'a pas tout compris au discours espano-anglais. Pour ma part, je pige juste que je dois imiter mon voisin de devant !
On entre dans l'eau... Froide... Heureusement les combinaisons sont efficaces et nous tiennent à l'abri ! Au bout de quelques minutes on prend le coup de main (ou plutôt de pagaie). C'est l'éclate ! Notre moniteur, Dario, est excellent et joue avec nous : "Accélérez ! Go ! Go !", quand d'un coup il freine et nous pousse à la faute, plusieurs se retrouvent à l'eau, avec Adrien on s'accroche ! Je pense que le mono a vu qu'on gérait bien, qu'on était synchro et qu'on l'écoutait, il nous a laissés plus de liberté que les autres. On a pu notamment nager un petit temps entre deux rapides, sympa ! Par contre à un moment, le bateau se dresse à gauche (de notre côté), les pagayeurs de droite se retrouvent à l'eau... Quant à nous on est à la verticale à 2 m de haut, la chute est inévitable, on cède ! Le bateau renversé tout le monde à l'eau, je ne lâche surtout pas la pagaie ($40 sinon...) ! On remontera rapidement à bord ! Une autre fois, grosse secousse mon voisin de devant tombe, quant à moi je m'agrippe au dernier moment à la main d'Adrien qui me tient et me ramène à l'intérieur du bateau.
Première fois que je faisais du rafting, c'était super ! Je regrette même que ça ne bougeait pas davantage ! Mais faire ça à la frontière Sierra-El Oriente, un cadre magnifique, ce n'est pas rien !



Je sens que demain on va être courbaturés... Et pourtant une longue route en vélo nous attend !
Dans le prix du tour de rafting (agence Géotour) est inclus le déjeuner, on y mangera une truite : "les meilleures du pays", paraît-il, sauf qu'on nous dit ça à Ingapirca et à Las Cajas aussi !
Autre chose aussi de sympa, les moniteurs nous prennent en photo et on pourra les récupérer le soir, ouf ! Moi qui craignait de devoir faire une croix sur les photos de nous, et bien non, nous aurons nos souvenirs quand même... Heureusement que j'ai eu la bonne idée de prendre une clé USB avant de partir ici "au cas où" !
L'après-midi on profite des boutiques du centre. On y trouve enfin notre bonheur, parce que ça manquait depuis le début. C'est simple ici le rez de chaussé des rues c'est soit un hôtel, un restaurant, une boutique ou une agence de sports.
On avait prévu de monter à une terrasse surplombant la ville et surplombée par le volcan, manque de chance une pluie diluvienne s'abat sur nous ! On attendra que ça se calme pour aller voir une cascade proche de la ville.
Avant de rentrer, on se fait un petit restaurant... Délicieux ! La viande était tout simplement parfaite ! Qu'est-ce qu'on a bien mangé ! Ensuite on fait un tour dans l'église.
Ici c'est fou, toutes les églises ont un intérieur unique et atypique, pas une ne se ressemble, c'est toujours intéressant d'y entrer ! Entre celles qui sont sculptées, d'autres qui content la religion au travers de vitraux, d'autres sont intégralement dessinées, couleurs claires, couleurs sombres... Tout varie d'une église à une autre.
Retour à la chambre ! Super journée, espérons du Soleil demain pour la route en vélo !
Adrien totalement crevé dort de 20h30 à 8h, heure du réveil. Pour ma part, j'ai câblé lorsqu'un troupeau de touristes a fait un bruit épouvantable dans le couloir à 2h du matin, surtout que l'isolation phonique est quasi nulle ici !
On se lève, aujourd'hui le plan est de faire la route des cascades située entre Baños et Puyo en vélo. D'une longueur de 60 km et ayant vu la veille en bus qu'à partir d'un certain niveau la suite n'était pas très intéressante, on doute de tout faire !
Pour la location des vélos on se rend chez Geotour, on avait été content du rafting on retourne donc chez eux. Vélos, casques et nécessaire mécanique nous est prêtés. On débute la route et me rends compte d'un problème au niveau du changement de plateaux, je déraille deux fois avant d'abandonner et de rester sur le plateau medium.
Adrien aperçoit une cascade à quelques kilomètres, seulement ce n'était pas précisé que c'était "quelques kilomètres" de montée !
Un argentin nous rejoint dans cette quête qui nous semble perdue, quand finalement on découvre la cascade et un chemin pour s'y approcher ! On rejoint la route pour poursuivre notre chemin.
Quant à l'argentin on le sèmera sans s'en rendre compte dans une descente, on l'abandonnera rapidement, il faut dire qu'à son allure on en aurait eu pour plusieurs jours !


On fait un premier arrêt où je tente "L'homme volant" : une longue tyrolienne à 90-100m de hauteur surplombant la vallée creusée par la rivière Pastaza (celle que l'on a descendu en rafting) ainsi qu'une imposante cascade. Le temps de me préparer pour l'envolée ; Adrien, ayant le vertige, surveille les affaires et se charge des photos. Arrivé au sommet de la rampe, donc prêt à m'envoler d'ici quelques secondes, il me dit qu'il a vu un mec KO parce qu'il n'avait pu être freiné et que donc il a tapé à pleine vitesse les tapis... Oui le mec qui était sensé le freiner était parti ! Rassurant ! Surtout que moi j'ai pas de tapis à l'arrivée !
On m'allonge ça me fait bizarre, on me lance et c'est une minute de grand plaisir : je survole littéralement comme un oiseau la cascade, c'est beau ! Quand j'approche de la fin, je souffle, quelqu'un est là pour me réceptionner. Mais effectivement, le freinage est approximatif ! Un mec tire sur une corde pour te retenir... Donc, techniquement, s'il lâche la corde, on se cogne... Ok. Le retour se fait par une sorte de passerelle qui ressemble à un caddie géant rouillé, ayons confiance.
De retour vers Adrien, il m'explique qu'après moi un touriste est resté coincé au milieu de la tyrolienne... Pour ma part, tout s'est bien passé... Ouf.
On enfourche nos vélos et poursuivons. Le paysage est sensationnel, la route y est, ainsi, bien agréable à parcourir ! Les cascades sont multiples. Mais rapidement la selle qui me fait terriblement mal au cul, a raison de moi !
On s'arrête dans la paroisse Rio Verde, pour y admirer l'une des plus célèbres cascades de la région : "Cascada del Diablo" ! Oui, comme me fait remarquer Adrien, ils aiment le diable ici, après le nez on a sa cascade... Qui porte bien son nom ! Rien que pour y accéder, le chemin nous use ! Après 17 km en vélo, la descente sinueuse nous oblige à nous retenir à chaque pas. Et encore ! Les petits malins... Arrivés au plus bas on nous fait remonter à pied !

On arrive enfin près de la cascade, guère haute seulement une trentaine de mètres, mais sans doute la plus puissante qu'on est pu voir jusqu'ici. Le débit est monstrueux... Tombez et c'est la mort assurée ! Un petit chemin (?) se hisse à travers la montagne pour s'élever à mi hauteur de la cascade... Le chemin est terriblement étroit, à certains endroits, je suis forcé de ramper pour passer... Il ne faut pas être claustrophobe ! Évidemment, croyant cela fini je me relève et me cogne ! Bien. On apprend de ses erreurs n'est-ce pas ? Au retour, sac devant moi et casque sur la tête !

Il faut désormais rejoindre les vélos... Les jambes travaillent ! On ne pédalera pas de suite, petite pause on mange nos empenadas. On demande à la serveuse si la route continue avec d'autres cascades à voir, "oui oui" nous assure-t-elle. On poursuit, sans rien voir, pour ma part dans les montées je pose pied à terre. Adrien avait raison la route serait longue et on ne pourrait jamais la poursuivre jusqu'au bout. Arrivés à ce qui nous semble être la cascade citée auparavant, on est déçu d'avoir fait ces 3 km en plus pour rien... Demi tour !
Si l'aller se faisait majoritairement en descente, le retour se fait par conséquent majoritairement en montée ! Logique ! Mais mes jambes n'aiment pas cette logique ! On demande aux pick up de s'arrêter... Sans succès... Quand enfin une camionnette, un peu comme celle des chantiers, nous fait signe de monter à l'arrière... Enfin ! On monte avec les vélos à l'arrière et profitons du plein air et une dernière fois de ces paysages ! Arrivés à Baños on toque à la vitre et on descend, on lui donnera un petit quelque chose pour le remercier. Vraiment sympa ce retour imprévu !

Après avoir déposé les vélos, on se décrasse sous la douche : entre les gouttelettes de boue disséminées un peu partout, le petit bobo saignant du genou, la sueur, la graisse du dérailleur sur les mains, la terre un peu partout... Et surtout, les jambes bien lourdes... La douche chaude fait un bien fou !


On grimpera ensuite, enfin en taxi... faut pas déconner non plus, au Café del Cielo, celui qu'on souhaitait faire la veille mais annulé pour cause de pluie. Je sirote un jus de fraise et déguste une crêpe glace chocolat et banane, tout en profitant de la vue quasi aérienne offerte sur Baños.
En parlant du taxi, on apprend que l'amende pour une ceinture non attachée est de $20 et concerne seulement les passagers de devant... Je comprends mieux pourquoi personne ne la met et pourquoi à l'arrière j'en ai pratiquement jamais !
Par la suite, on descendra à pied jusqu'à un point de vue sur la ville avant d'en rejoindre le centre.
Rapide tour, au loin le Tungurahua tousse, un panache de fumée blanche en sort. Alfredo nous apprendra à notre retour, qu'une grosse éruption est à prévoir, son activité n'a jamais été ausi importante depuis plusieurs années ! Et pourtant, il était déjà entré en éruption en début d'année.
Malheureusement on ne peut voir son sommet, qui s'élève à 5000 m tout de même, à cause des nuages qui semblent s'y agripper avec force.
Aucun regret de ces deux jours ici, tout a été fait comme prévu sans jamais être déçu, bien au contraire !
En ces quelques jours on s'est fait les bras et le haut du torse voire les abdos avec le rafting et aujourd'hui, les mollets, cuisses et fessier ! On est au top !
Demain on refait les sacs pour Quito cette fois !