.jpg)
Parc National de Mgahinga
12-13/02/2021
​
Après notre première grasse matinée depuis le début du séjour, on quitte Rushaga pour rejoindre Kisoro. Les forêts qu’on longe semblent mystérieuses, les villages se succèdent comme les paysages. Ce sont des lieux tant isolés du monde extérieur.
De nouveau la route, la seule, coupe les villages en deux. Ces mêmes maisons carrées la bordent de part et d’autre. Toujours ces publicités rouges pour « airtel », leurs étals de fruits, ces bidons jaunes, ces affiches pour les municipales… beaucoup d’affiches, des voitures bondées (à croire d’ailleurs que quand tu as une voiture ici elle appartient à tout le village).
​
Demain, nous partons à la découverte du parc Mgahinga et de ses singes dorés.
Aujourd'hui c'est une grosse journée... Réveil matinal pour arriver à la première heure à l'entrée du parc Mgahinga. Initialement, on avait prévu de tenter l'ascension d'un des trois volcans mais avec l'annulation du vol retour on a dû organiser notre fin de voyage différemment... et puis... Entre nous, on a eu notre dose côté randonnée. Finalement, on privilégiera la rencontre avec les singes dorés.
​
Le parc national de Mgahinga offre de nombreuses activités : de la rencontre avec certaines espèces rares à la possibilité de randonner le long des volcans. Il est situé à la frontière avec le Rwanda et le Congo, d'ailleurs, le sommet du volcan Sabinyo est situé sur les trois pays !
​
On prend de l'altitude, à vrai dire on pensait pas qu'il y aurait à nouveau autant de dénivelé positif... On traverse la bambouseraie, le paradis des singes dorés, et on les trouvera non loin.
​
Leur observation est bien différente de celles avec les chimpanzés et gorilles, l'échange est totalement différent car pour le coup il n'y a vraiment pas d'échange. Ils nous ignorent littéralement, ne s'arrêtent même pas pour nous regarder, bien trop occupés à manger tout ce qu'ils voient ! Ils dégagent une sensation de totale légèreté à se jeter ainsi d'arbres en arbres en groupe. C'est un vrai festival de sauts.
​
Quand la lumière illumine le pelage, on a la sensation que ce dernier prend feu. On comprend mieux leur nom !
​
L'observation durera elle aussi une heure, à les suivre, nous en bas, eux en haut.
​
C'est sur ces dernières images, sur leurs bouilles toutes rondes, toutes mignonnes, qu'on prend la route pour Kampala, pour notre vol retour.
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
On retrouve Gérald, notre chauffeur depuis Bwindi, terriblement stressé à l'idée d'arriver à Kampala après le couvre-feu. On a pourtant essayé de le rassurer sur le fait que jusqu'à présent aucun de nos chauffeurs n'a eu de problème à ce sujet, ce à quoi il nous répond "en France vous pouvez peut-être pas respecter les règles mais ici c'est important".
​
La suite nous montrera qu'il a un stress tout relatif à la chose.
​
Longue route qui nous attend et qui conclut ce voyage.
​
Je profite une dernière fois, de ces villages, de ces paysages pour les graver en ma mémoire.
​
Que j'aime le regard de ces enfants rieurs au milieu de rien, cette innocence, ce dernier rempart contre la violence de ce monde.
En revanche plus loin, c'est tout autre chose que la route nous dévoile, une scène que je ne pourrais oublier. Dans une sorte de carrière, au fond d'un puits de 2-3 mètres, j'aperçois une gamine de 6-7 ans à peine avec une pioche à la main qu'elle abat à rythme régulier sur un bloc de pierre. Quand notre véhicule passe, elle s'arrête un instant et lève les yeux vers nous. Derrière la vitre, bien que filant à une certaine vitesse, le temps semble ralenti : ce n'est pas la tristesse dans son regard qui cause mon désarroi mais le fait que son regard soit vide. Être résigné à son âge. Son regard me figera longuement. C'est l'envers de la carte postale...
​
Au cours d'une montée, ça sent la fumée... en effet, de la fumée apparaît entre les jambes de notre conducteur. Forcés de s'arrêter au milieu de nulle part, on attendra une petite heure qu'un mécanicien du village d'en bas nous rejoigne pour... simplement mettre de l'eau.
​
Doucement mais sûrement, le leitmotiv de Gérald, la route nous semble interminable... Près d'une douzaine d'heures plus tard on arrivera enfin à Kampala.
​
Rarement j'aurai terminé un voyage aussi fatigué, les marches et les transferts routiers n'auront pas été de tout repos !