
Malte - Jour 3
02/11/2016
Victoria
Je pensais profiter de cette nuit à l'hôtel pour mieux dormir qu'à l'auberge... C'était sans compter la télé qui s'allumait en pleine nuit... En ce soir d'Halloween, un esprit voudrait me conter sa mort ? Je reste sourd à ses appels et débranche la télé.
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Réveil à 7 h, j'aime partir à ces heures : les ruelles demeurent désertes, les ombres naissent, les lumières dansent.
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Seul à la citadelle, j'erre le long des remparts qui offrent un panorama idéal pour observer Gozo. Toutes les villes, plateaux et collines surgissent sous le lever du soleil. De Mgarr à Marsalforn, de Xlendi à Xaghra, en passant par le "Corcovado maltais" et autres singularités.
Au loin j'estime la position de San Lawrenz, de Zebbug, de Nadur, puis pivote jusqu'à Mgarr, voilà mon itinéraire à la grosse.
Et la météo dans tout ça ?
Au début du séjour il était prévu que les deux premières journées soient pluvieuses puis une journée mitigée et enfin soleil.
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En réalité ce qu'ils ont appelé journée pluvieuse était des journées nuageuses avec 5 min de pluie au milieu histoire de. J'avais donc prévu de faire les parcours "optionnels" lors de ces dates et garder, donc, le meilleur pour la fin... Je craignais de manquer de temps pour tout faire, mais en fin de compte ça devrait être tout bon. Enfin... Ca va qu'on est en Novembre et que je ne vais pas me baigner, sinon il aurait fallu doubler le temps de séjour pour profiter des criques... Et de Comino.

Après ce petit instant sur les hauteurs, je m'engouffre dans la vieille ville. St-Georges terrassant le dragon est présent à chaque détour... Décidément, après Stockholm, Prague, Tallinn et je ne sais où encore voilà que je le retrouve à Gozo !
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Dans le bus qui doit me mener à San Lawrenz je vois deux français : je les ai vus samedi dans la salle s'embarquement, hier dans le bateau et aujourd'hui dans le bus.
On se suit !
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Ce que j'aime dans ces trajets en bus, c'est de pouvoir parcourir les terres, de découvrir des choses pour lesquelles je ne me serai pas arrêté exprès comme les vestiges de cet aqueduc ou encore la grande Ta' Pinu.
San Lauwrenz
Débarqué à Gharb je marche une dizaine de minutes pour rejoindre le site de Dwerja, la route descend, descend et redescend... La montée ne va pas être chouette.
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Avec la journée d'hier et les nuits légères, je prie pour qu'un bus soit là à mon retour.
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Mais pour le moment je suis la ribambelle de plongeurs qui s'apprêtent à descendre dans le Blue Hole : puits naturel d'une vingtaine de mètres de profondeur qui est relié à la mer par une galerie souterraine.
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Que de nuances de bleu !
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Comme nous avons Etretat, les maltais ont Azur Window devant lequel tous les gens viennent se grouper.
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Je file à la mer intérieure et me laisse tenter par un tour en bateau le long des falaises et des quelques grottes présentes...
Ouah ! Quel bleu !!!
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L'eau est d'un bleu ineffable : un bleu franc, puissant, submergeant, insondable. Parfaite réflexion d'une eau pure. Je reste médusé devant ce bleu intense.




L'eau cristalline dévoile ses fonds bien qu'ils soient 20 m plus bas...
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Selon le guide, on a de la chance aujourd'hui puisque la mer est calme. En cas de vagues la mer intérieure est fermée et on comprend pourquoi quand on découvre son étroitesse !
Il nous montre une photo de l'Azur Window en pleine tempête... Impressionnant.
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Edit : Suite à une tempête, l'arche s'est effondrée le 8 mars 2017... L'érosion façonne bien des trésors mais elle en détruit bien d'autres !
De Zebbug à Wied Il-Ghasri
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A mon retour je chope le bus sur le fil ! Retour à Victoria pour rejoindre le nord de l'île à Zebbug (vu mon amour pour l'informatique je dois avouer que le nom me fait peur...).
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Le bus me dépose. Un coup de boussole pour confirmer la direction à prendre, un coup de carte pour vérifier l'allure du sentier et c'est parti !
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Panorama bien sympathique sur la partie Nord Ouest de l'île.
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Je file sans plus tarder au Wied Il-Ghasri, la descente d'escaliers me scie les jambes... Rassurant pour le reste de la journée !
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En terme de "Wied" (= crique) je préfère celui de la veille... à Mgarr ix-Xini.
Beaucoup plus de charme !

De Reqqa Point à Qbajjar Bay
Cap plein Est jusqu'à Marsalforn le long de la côte... Et l'agréable surprise de découvrir les fameuses salines de Gozo !
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Je ne pensais pas prendre tant de plaisir à observer ces fragments de ciel.

Gozo
En ces lieux de douces salines, parfaites mosaïques de miroirs brisés, le ciel écartelé se mêle à la mer pleine, renvoyant ainsi mille et une teintes bleutées tandis que les embruns salés embrasent mes lèvres et mettent à vif mes chers désirs.
Marsalforn
Marsalforn marque le tournant de la journée : tout ce que j'ai fait avant était pur régal, désormais je vais en baver pour... Presque rien.
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Déjà ça débute avec cette longue route montante... J'ai déjà dit que j'avais les jambes sciées ? Et tout ça pour un tronçon sans intérêt. Heureusement, au détour d'une maison je reconnais un morceau de Nyman, me voilà reboosté !
Ramla Bay
Je déconseille de suivre les panneaux "Grottes de Calypso" qui ne mènent strictement pas aux grottes... Mais à un promontoir s'avançant par-delà des bâtiments effondrés et des ordures... Bien loin de l'ensorcelante Calypso...
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Les fameuses grottes sont en réalité situées entre Ramla et Samla Bay.

La descente à Ramla Bay me rappelle que je dois m'asseoir tout de même tant mes jambes flageolent.
Halte donc sur cette plage au sable à la couleur atypique : un orange/marron contrastant avec ses consoeurs blanchâtres ou grisâtres.
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Je cherche ensuite à rejoindre Samla Bay depuis Ramla en empruntant un sentier qui long la côte rocheuse.
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Par moment on est heureux de découvrir un sentier, d'aller à sa rencontre.
Parfois, on regrette d'avoir perdu son temps, tant le chemin ne présente nulle saveur.
De rares fois, on se maudit d'avoir osé être passé par là , comme cette fois à Stresa ou à la Norma où je me suis "perdu", dépensant une énergie folle pour retrouver la bonne route.
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Je songe à ça tandis que j'erre sous un soleil de plomb avec à ma gauche la mer folle et à ma droite les blocs effondrés de la falaise. Je songe à ça parce que je doute : je ne sais pas encore de quel type sera ce sentier. Un avertissement lointain me somme de faire demi-tour, mais je poursuis. Comment me perdre alors que je sais où je suis et que je vois mon cap ?
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Et si c'était le sentier qui venait à se perdre ?
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Plus de trace de chemin, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive à Malte, je continue l'escalade de quelques blocs en me disant qu'un éboulement a dû recouvrir le chemin. Puis je me fraie un passage parmi les cactus et buissons. Un coup je monte, un coup je redescends. Je me rends compte que plus j'avance et moins j'ose faire demi-tour. Et puis je suis têtu, je veux passer. A force de m'embourber et voyant un enclos j'use du sifflet (si quelqu'un est là qu'il m'autorise à traverser son terrain et retrouver une route) : les chiens répondent pas les hommes. Résigné je reviens sur mes pas. Au moins j'ai la certitude de là où je vais et de là où je dois passer.
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C'est le jeu : parfois on s'aventure et on fait bien, parfois non...
Bref. Putain de sentier.
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Pendant que je marmonnais pour déguerpir de là , étrangement, j'avais mal nul part ! Maintenant que je me sais en "sécurité" les douleurs reviennent, pas de bol.
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Un bus passe ici toutes les 90 min. Il se trouve que j'en attendrai que 10... Depuis le début du séjour je suis hyper chanceux sur les horaires ! Et quand j'arrive au port, j'apprends que le ferry s'en va d'ici dans 10 min... Et hop !
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Retour sur La Valette avec l'intense conviction que je préfère Gozo à Malte : plus vallonnée, plus changeante, plus surprenante.
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Demain je m'attaque à la partie Ouest de Malte : de la grotte bleue à Mdina en passant par les falaises de Dingli puis les Dwejra Lines et Mosta avant de rentrer. Grosse journée de nouveau.