
Malte - Jour 4
02/11/2016
De Wied Iz-Zurrieq à Ghar Lapsi
Seul dans le dortoir... Avec un moustique... Bref.
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Réveil habituel à 6 h avec le flot de circulation. Je profite du casier pour enfin vider mon sac.
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Direction la grotte bleue pour remonter le long de la côte plein Nord avant de changer de cap... Mais je n'y suis pas encore !
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En attendant je profite de mon pastizzi au fromage.
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La côte au lever de soleil est hypnotique. Je cerne au loin une sorte de parachute qui protège les célèbres temples d'Hagar Quim sensibles à l'érosion.
L'Histoire de Malte est inversement proportionnelle à sa taille. De - 5000 à aujourd'hui, les civilisations se sont succédées sur ce caillou. Véritable halte pour les marins, refuge pour les exilés, haut lieu stratégique pour les militaires, entre Afrique et Europe, au coeur de la guerre entre Occident et Orient, base avancée des alliés lors de la seconde guerre, Malte passe de mains en mains et se forge une culture cosmopolite et unique au fil des siècles. Ce n'est pas sans raison que La Valette sera, en 2018, nommée capitale mondiale de la culture.
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Aujourd'hui j'observe les temples mégalithiques quand la veille je longeais les vestiges romains tandis que demain j'irai me perdre au coeur des remparts des valeureux chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean.
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Pour continuer un choix s'offre à moi : soit le sentier côtier (mais l'expérience de la veille me retient en arrière), soit la route passant par les hauteurs et qui semble présenter peu d'intérêt. Attiré par l'eau j'opte pour la première option.

Malgré une descente difficile j'atteins le sentier. Malte n'a vraiment pas le même visage que Gozo et se frayer un chemin hors sentier est plus aisé, dans tous les cas. Je ne m'inquiète pas trop.
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Un coup de feu. Je ne m'étonne même plus. Je n'ai pas passé une seule journée sans randonner au milieu des chasseurs. Je les remercie par ailleurs, tous, de ne pas m'avoir confondu avec une tourterelle des bois.
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J'atteins le petit port de Ghar Lapsi qui marque le début de la montée !
Falaises de Dingli
De la mer je cherche à atteindre les hauteurs des falaises de Dingli. Pour ce faire, je gravis, un à un, les balcons et terrasses cultivés. A défaut de me sentir comme une grosse vache suante attirant à elle toutes les mouches des environs, je suis heureux de demeurer percher à 200 m face aux falaises.
Dingli
Elles jaillissent, seules, à pic des eaux, véritables œuvres éphémères de la Terre où chacun a sculpté ses rêves à la mesure de leur hauteur, celles qui demeurent irréelles et imprenables sont pourtant, sous les vagues avisées et folles, rongées et affaiblies par le temps qui file.

Buskett Garden
Ca y est il est temps de changer de cap et de partir à l'Est au Buskett Garden.
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Ces jardins sont l'un des rares bois de l'île et procure une fraîcheur que je ne saurais refuser après cette marche sous ce soleil chaud.
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Je sirote ma Cisk, bière locale, avant de reprendre la marche jusqu'à Rabat où un marchand de sucrerie me tente : je m'essaie à quelques douceurs maltaises avec plaisir.


Mdina
Mes réserves d'eau épuisées, j'achète une Kinnie, le soda loca, genre un coca mais avec un goût étrangement amer... Je n'en reprendrai plus...
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Mdina c'est cette petite ville fortifiée que j'ai pu voir depuis le bus les précédentes fois. Plus sobre que ses voisines elle n'en est pas moins pleine de charme !
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A noter les commissariats de police aux façades... effrayantes... Ironie.
Mdina
Au coeur de la Cité Silencieuse, le temps, loin de filer, s'épaissit et m'enveloppe de son manteau fin et moelleux. Tel le miel de Gozo, il se savoure, se déguste et d'une cuillerée fait exploser les années passées et à venir sur la langue.

Des Victoria Lines à Mosta
Pris d'une flemme soudaine à la sortie du restaurant, j'hésite à poursuivre ma route jusqu'aux Victoria Lines et Mosta. Vu l'heure, je me décide enfin...
...Et heureusement.
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L'île de Malte est scindé en deux par une faille tectonique s'élevant à 200 m de haut.

Victoria Lines
Derniers témoins des forces telluriques, cette ligne de crêtes embrasse l'ensemble du paysage maltais avec au Nord l'Euroclydon qui souffle sur les doux plateaux, tandis qu'au sud s'engouffre, parmi les falaises escarpées, les couleurs sahariennes du Xlokk.
Ce qui est sympa de là -haut c'est que je revois tout mon parcours : les grues de la Pretty Bay, la co-cathédrale de St-Jean de La Valette, la Golden Bay, la péninsule de Marfa, et même... Les falaises de Ta' Cenc ainsi que les sanctuaires sacrés de Gozo !
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Seule la vue vaut le coup parce que sinon le chemin est un peu une déchetterie...
Mosta
Sur la route du retour, je m'arrête au dôme de Mosta. Le fameux que j'avais vu depuis l'avion ! Immense coupole qui force le respect, chapeau aux ingénieurs de l'époque !
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Demain dans l'après-midi retour en France, je profiterai donc, dès l'aube, de la capitale que j'ai pour le moment négligé.
