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Lima

 

24-25/07/2022 (Jours 1-2)

 

Après 24 h de voyage, et une nuit salvatrice, nous partons à la découverte de Lima... sans le guide du Routard qui restera sur la banquette arrière d'un taxi.

 

Herman Melville décrivait Lima comme la ville la plus triste du monde, notamment en raison de cette brume quasi quotidienne (la garua) bouchant le ciel une grande partie de l'année.

Nous n'échapperons pas à cette brume tandis que les intersections et les rues s'enchaînent.

 

Ville tentaculaire, regroupant près de 10 millions de personnes, le centre historique n'est qu'une goutte d'eau dans cette immensité urbaine déferlant et inondant les environs.

Avec les crises successives, sociale, pandémique, inflationniste, le pays, comme tant d'autres, est au bord de la rupture. Les grèves s'intensifient et les attaques augmentent.
Dernièrement, le gouvernement a même annoncé l'état d'urgence anti-criminalité. Aussi, c'est dans un centre historique piétonnier, rempli d'unités de police en tout genre que nous découvrons le Pérou.


Mention spéciale à la devise de l'unité de démineurs :

"Votre première erreur sera la dernière".

D'erreur nous n'en ferons pas en visitant Santo Francisco.

Ce vaste édifice religieux baroque se compose d'un couvent, d'un temple, de deux églises, de catacombes, d'une bibliothèque... Rien que ça. 

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Malheureusement, les photos sont interdites et nous ne saurons, à défaut de s'en souvenir, partager ce que nous avons vu. Mais on se rappellera de ce dôme en bois offert par les arabes, d'une finesse absolue, ou encore sa bibliothèque, au charme d'antan, en passant par la salle de choeur.

Le lieu nous ravit et nous offre une belle première immersion dans l'architecture coloniale.

 

La visite se poursuit avec les façades en pierres taillées qui attirent le regard de par leur richesse visuelle, mais aussi avec l'incroyable retable doré dédié à l'un des douze apôtres de Jésus... et... par les catacombes où les ossements de centaines de milliers de personnes ont été retrouvés... C'est à la fois glauque et fascinant de voir tous ces crânes, autrefois habités de pensées et désormais vides, comme si rien n'avait été. 

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La mort, ce mot tellement tabou dans nos sociétés actuelles.

Et pourtant, on devrait toujours garder à l'esprit cette locution latine : memento mori.

Elle nous interdit de prendre la vie à la légère, elle nous impose de nous rappeler ce que l'on doit : à soi et aux autres.

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Dans la Rome Antique on ne pouvait entrer dans un cimetière sans lire cet épigramme :

"Tu seras ce que je suis, je fus ce que tu es."

De quoi rappeler à tout en chacun l'aspect éphémère de la vie et la nécessité de la célébrer à chaque instant.

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Mais revenons à Lima...

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S'ensuivent diverses visites de couvents et d'églises...

Le couvent Santo Domingo retiendra aussi notre attention, notamment avec son cloître paré d'azulejos. D'ailleurs, au sujet de ces derniers, ils étaient d'abord réalisés en Espagne avant de traverser l'Atlantique et le continent pour arriver... en miettes.

Finalement, ils finirent par les fabriquer à Lima même.

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Lors de la visite, l'ensemble des téléphones se mettent à sonner en même temps : une alerte au séisme est lancée. Cela rappelle la situation géologique particulière de ce pays à cheval sur l'une des zones de subduction les plus actives au monde. Si cette fois-ci la ville ne ressentira pas le moindre tremblement, il en fut différemment par le passé...

 

Le couvent a d'ailleurs été entièrement détruit en 1678, comme bon nombre d'autres édifices, puis de nouveau 10 ans plus tard puis 60 ans plus tard puis et puis...

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On ne peut pas dire que Lima manque d'animations, ça joue, ça chante, ça klaxonne, beaucoup.

La plaza de las Armas est caractérisée par ses grandes vérandas en bois qui s'avancent par-delà les façades.

Le soir, on aura l'occasion de manger au Mayta, récemment élevé au top 50 des "meilleurs restaurants du monde". 


Cela nous permet une première immersion dans la riche gastronomie péruvienne, de plus en plus renommée, et de déguster des vins d'Amérique du Sud peu communs voire étonnants de par leur aspect minéral et épicé.

Après une tentative vaine d'achat d'un guide du Routard, dans une librairie qui détenait ceux de tous les pays d'Amérique du Sud à l'exception du Pérou, nous rejoignons le discret musée Larco qui fait la part belle à l'art précolombien.

D'abord accueillis par de superbes bougainvilliers de toutes les couleurs, nous entrons ensuite dans les salles d'exposition.

Musée particulièrement enrichissant pour les incultes, à mon image, qui résume l'histoire péruvienne à la seule civilisation des Incas. Cette dernière, ayant été vaincue par l'armée espagnole au XVIème siècle, est celle pour laquelle les témoignages sont les plus nombreux et dont la notoriété a très largement parcouru l'Europe à l'époque.

Je m'interroge sur la connaissance que chaque civilisation avait des précédentes. Comment réagissaient-elles face à des ruines les précédant ? Y avait il rupture ou continuité entre chacune d'entre elles ?

C'est ainsi qu'on découvre l'art figuratif, l'art Mohica, l'art impérial... Des arts chargés de symboles, et témoins des croyances d'autrefois.

Notamment de l'importance de trois animaux : le puma d'abord, ce félin puissant véritable force de la Terre, tandis que le faucon est celui des airs et le serpent celui du monde souterrain. Aussi, les seigneurs les arboraient souvent en totem.

A propos de seigneurs, lors de fêtes ils pouvaient draper une sorte de poncho recouvert de plaques métalliques. En tournant sur eux-mêmes face au soleil, ils éblouissaient la foule qui croyait que leur chef était faiseur de lumière, élu par les Dieux.

C'est beau la crédulité.

On découvre aussi un étonnant coffre... à l'apparence "humaine" avec notamment de vrais cheveux. A l'intérieur ils y mettaient des enfants prêts pour le sacrifice. Hum.

La précision des gravures, des peintures et des formes, leur imagination aussi, d'imaginer le fonctionnement d'un monde qu'ils ne peuvent toujours expliquer, nous étonnent et nous ravissent.

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Un peu plus loin, une galerie érotique, véritable curiosité tant il est rare que les œuvres d'art évoquent, sans équivoque, la sexualité : fellation, sodomie, pénétration vaginale sont largement représentées.

 

Ils n'hésitaient pas à mettre en avant l'importance des organes génitaux de chacun, chacune, avec une échelle quelque peu douteuse.


La sexualité parmi les vivants étaient représentée, mais aussi celle entre divinités et chez les morts.

Départ vers l'aéroport avec une circulation dans laquelle on aimerait ne jamais conduire. Mais ce n'est rien comparé à l'embarquement : un bordel total.

Les nerfs à vif nous prenons place dans l'appareil et guettant au loin la cordillère Vilcanota et le sommet de l'Ausangate, dont nous avons prévu l'ascension. Du hublot il semble bien petit... et pourtant, avec ses 6384 m, il est le plus haut sommet de la région de Cuzco.

Atterrissage à Arequipa, nous guettons un faible signal wifi pour commander un Uber que je pars repérer en courant : mon essoufflement rapide me rappelle notre récente prise d'altitude.

Encore une fois, dépaysement musical garanti, ironie quand tu nous tiens... Notre route sera rythmée au son d'Indochine.

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«Le plus grand voyageur n'est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde. Mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même.»

Gandhi.

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