
Arequipa
26/07/2022 (Jour 3)
Le petit déjeuner se fait en compagnie de charmants colibris... oiseaux étonnants. Leur rapidité ainsi que leur précision me fascinent.
Le centre historique est petit eu égard à la taille de la ville. Néanmoins sa petitesse regorge de bien de trésors et ne nous empêchera pas de l'apprécier.
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La vadrouille débute par le Couvent de Santa Catalina. De l'extérieur rien ne laisse deviner la merveille que c'est.
Alors qu'un long mur grisâtre délimite le lieu, en son sein deux couleurs prédominent : le rouge et le bleu. La première couleur est due aux roches volcaniques, la seconde à un pigment issu du broyage de plantes.
Le site est admirablement préservé. A l'écart total de la ville extérieure nous nous croyons dans un cocon. Ce lieu est si reposant.
Nous optons pour une visite guidée afin de connaître tous les petits secrets de ce lieu fondé en 1579.
Une ville dans la ville ! A une période, il y avait près de 80 maisons et environ 500 personnes (dont 180 soeurs). De nos jours seule une quinzaine de sœurs y demeurent encore.
De nombreuses ruelles, places et jardins structurent le lieu et il est facile de s'y perdre... à notre grand bonheur.
L'entrée au couvent coûtait chère, très chère, près de $50000. Les filles pouvant y entrer étaient sélectionnées par la mère supérieure : en fonction de leur beauté, de leur richesse et de leurs connaissances. Les sœurs les plus aisées pouvaient solliciter l'aide de plusieurs esclaves.
Une fois entrées dans le couvent, les filles n'avaient plus le droit d'en sortir. Seul un parloir leur assurait un contact avec l'extérieur une fois par mois... et les discussions se faisaient sous la surveillance d'une autre sœur.
Ambiance. Prison dorée.



Deux périodes marquaient la vie d'une sœur.
Tout d'abord, la phase antérieure à la prononciation des vœux : pendant un an la novice était enfermée dans une pièce et voyait uniquement la mère supérieure. Sa tenue est blanche, en signe de sa pureté. La fille pouvait mettre fin à sa présence dans le couvent à tout moment lors de cette période... seulement cela aurait représenté une telle honte à l'extérieur que c'était guère fait.
Enfin, les vœux prononcés, elle portait une toge noire. Elle prenait alors possession de sa demeure, variant selon la richesse, et pouvait s'inviter chez les autres. Chaque lit était placé sous une arche afin de se protéger des séismes.
A leur mort, un portrait d'elle était fait... surtout pas avant pour des questions de vanité.
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Avec l'église, le réfectoire était l'autre lieu de grand rassemblement. Chaque jour une sœur était désignée pour lire la prière et ce jour là elle devait jeûner.
Le couvent avait son propre hôpital et son propre cimetière. La pierre volcanique était utilisée pour filtrer l'eau.
Les divers cloîtres ont chacun leur charme.
Après la visite de plus d'une heure, on y repassera autant de temps seul à flâner.


Guère loin du site, nous trouvons l'alliance française... où nous pouvons photographier les pages du Routard qui nous intéressent.
Nous rejoignons rapidement la Plaza de las Armas, bordée par ses arcades et sa cathédrale.
Nous faisons le tour des églises et couvents, et si certains présentent peu d'intérêt à l'image du San Francisco, d'autres telles que l'église de la Compagnie et son dôme polychromique nous subjuguent. Certains disent même que c'est la "Chapelle Sixtine du Pérou", n'ayant jamais vu cette dernière je n'oserai me prononcer, mais de ceux qui l'ont vu la comparaison semble largement exagérée... Dans tous les cas, je ne me lasse d'observer tous ces dessins d'un exotisme fabuleux.
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Dommage que les photos soient interdites, bien que j'en vole une ou deux, j'aurai souhaité graver sur la pellicule tous les détails composant ce dôme.


Nous montons un instant sur un des toits de la place pour admirer la vue.
Les deux volcans, Misti et Chachani, se dressent au loin.
Petit détour au musée Santuario Andino qui évoque les rites sacrificiels d'antan.
Dans le sud du Pérou, 16 enfants ont été retrouvés sacrifiés à proximité de hautes montagnes et volcans. Ces sacrifices étaient supposés apaiser les Dieux.
Le musée possède 9 de ses enfants dont deux particulièrement bien conservés, la plus connue étant Juanita, la fille des glaces.
Cette dernière n'était malheureusement pas présente, mais un autre jeune enfant très bien conservé, lui aussi, était exposé. Glaçant.
Petite anecdote, lorsque le climat se dérègla et devint plus dur malgré les sacrifices... la population a commencé à remettre en cause la légitimité de leurs gouverneurs : entre dérèglement climatique et politique, la civilisation Mohica s'est éteinte.
Il est aisé de critiquer de nos jours ces pratiques, qu'aurions-nous en penser à leur époque ?