
Cuzco
27 et 31/07/2022 (Jours 4 et 8)
Nous quittons Arequipa et rejoignons Cuzco en avion.
A travers la vitre, sur le trajet pour Cuzco centre, je m'interroge sur mes envies de voyage. Auparavant un besoin, une fuite en quelque sorte, ils me semblent désormais moins nécessaires sur le plan personnel : je me suis trouvé.
Merde. Est-ce le cap des 30 ans qui me fait écrire ceci ?
En revanche, je suis toujours convaincu que le voyage reste l'un des moyens les plus directs de mieux percevoir le monde et ses différences. Dans notre pays d'origine, nous demeurons dans une bulle que nous entretenons à notre manière.
En sortir est louable.
Bien qu'à cet instant-ci, j'aimerais ne pas en sortir tandis que le taxi nous dépose et qu'une insulte fuse en réponse à un klaxon.
La première impression sur Cuzco est relativement mauvaise.
Il y a de la foule, du bruit, c'est sale. Sans cesse des gens nous interpellent pour nous vendre des choses... et il faut saluer l'imagination saisissante de ces vendeurs ambulants. Combien de fois on nous a demandé si on voulait un massage, prendre une photo, de la crème solaire, acheter des toiles, faire des bulles, manger, acheter une perche à selfie, prendre de l'eau et puis je ne sais quoi encore...?
Je me sens oppressé et me plais à m'imaginer chez nous, à Morges, avec cette vue sur le lac, la Dent d'Oche et le Mont Blanc.
Qu'est-ce que je fous là ? Décidément, c'est pas ma journée.
A quand la fin des villes et les retrouvailles avec les grands espaces ?
Je songe à la vue depuis le hublot, lors de ce vol intérieur, sur la cordillère de Vilcanota. Elle se dressait ainsi, seule au coeur de l'altiplano, tel un vaisseau amiral avec sa blanche voilure. Cette vue vue m'apaise et il me tarde d'aller là-bas.
Un klaxon me sort de ma torpeur, pour l'instant point de Vilcanota, simplement la cohue. Nous prenons une ruelle secondaire et prenons de la hauteur... Et puis mine de rien, on a atterri à 3400 m et il faut admettre qu'on le ressent, dans le souffle et dans la tête.


Je ne suis pas certain que cette prise de hauteur m'aide : sur l'esplanade se mêlent bon nombre d'enfants chahutant en tout sens ainsi que des gens totalement ivres, sans parler des odeurs et des poubelles renversées. Le coup d'oeil sur les environs ne fait que confirmer ce que je redoute : nous sommes dans une cuvette, et partout, la ville déferle et me submerge.
Nous redescendons dans le centre et entamons quelques visites.
Il serait quelque peu hypocrite de ma part si je n'admettais pas que la Place de las Armas, coeur de la ville, enchante. Bordée par des édifices coloniaux le lieu a son identité. Nous visitons quelques couvents et lieux de cultes dont l'Église de la Compagnie permettant, par un escalier dérobé dont l'entrée est cachée au coeur d'un retable, de prendre de la hauteur.
Nous nous étonnons de la quantité de restaurants mêlant saveurs péruviennes et asiatiques, nous dînerons dans l'un d'entre eux le soir avant de découvrir l'étonnante vue de la ville par la nuit. Étant dans une cuvette, les maisons éparses sur les collines alentours semblent dessinées autant de constellations que l'éther puisse nous en offrir.
Au dernier moment, nous trouvons un guide pour nous accompagner lors de notre première journée dans la vallée sacrée pour la visite des sites de Pisac, Moray, les Salines de Maras et Ollantaytambo.
Une nouvelle journée débute, après une nuit qui a fait énormément de bien, nous reprenons la direction du centre historique de Cuzco.
Après ces jours dans la vallée sacrée, je suis plus enclin à découvrir Cuzco que lors de notre première venue. Si les petites ruelles m'étaient indifférentes, je reconnais désormais leurs charmes.
Nous rejoignons d'ailleurs la place de las Armas, que je découvre finalement... Avec ses arcades, ses églises et cathédrales. Au loin on entend un mégaphone, on voit une foule se former... Il semble y avoir un défilé. Par curiosité nous allons voir, nous ne serons pas déçus ! Alors one ne sait pas trop si c'était le Corpus Christi, si c'était le Qoyllurit’i ou encore un autre évènement... En tout cas, cela nous permet d'apprécier certaines tenues traditionnelles qui incombent à ce genre d'évènement.
Nous quittons la foule en ne nous éloignant pas tellement puisqu'on rejoint la cathédrale. Malheureusement les photos de l'intérieur sont interdites, je dis malheureusement car l'intérieur est superbe.
Le trek se rapprochant, Marie se questionne sur le froid et si elle ne ferait pas mieux d'ajouter une couche ou deux dans son sac. Petite virée shopping donc pour clore la journée.
En rentrant, nous profitons une dernière fois de la douche et du lit, tout en sachant que les 8 prochains jours se feront sans !