
Khiva et ses environs
09-11/08/2024 (Jours 18-20)
Près de 6-7 heures de route, d'un niveau de monotonie rarement atteint : une plaine désertique à perte de vue sur des centaines de kilomètres.
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Le chauffeur s'arrête à un moment pour faire le "plein". Il nous demande de quitter le véhicule, nous sommes pas sûrs de bien comprendre, mais c'est bien ça. Car oui, ce n'est pas de l'essence qui est mis dans la voiture, mais du méthane comprimé. Et pour des questions de sécurité, il est demandé de s'éloigner du véhicule pendant le plein... Rassurant pour la fin de route qu'il reste.
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Les derniers kilomètres sont pour moi une torture, mal de route comme pas permis, déjà que je suis dans une petite forme en ce moment, ça m'achève.
Nous logeons à quelques minutes à pieds de la belle Khiva.
Khiva est un bijou.
Sa beauté est telle qu'elle semble fausse, superficielle, artificialisée.
Elle n'aura le charme suranné et désuet de Boukara, ni la vie palpitante de Samarcande.
Mais demeure demeure ce bonbon sucré dont on se délecte avec gourmandise bien que le goût en soi saturé, elle en demeure ainsi une étape incontournable dans ce voyage.
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Nous la parcourons à la nuit tombée, en quête d'une terrasse de restaurant sur les toits.
Le hasard nous mènera à partager notre table avec un italien, venant de parcourir le Kazakhstan avec plaisir. Nous échangeons sur nos voyages, sur nos impressions, sur nos pays d'origine.
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Peu à peu la nuit tombe, la ville historique s'illumine.
Fondée il y a des millénaires, elle fut un important centre de commerce et de culture.
Entourée de murailles massives, elle abrite de nombreux monuments remarquables : des mosquées, des madrasas, des palais et des minarets. Un véritable condensé de tout ce que nous avons pu découvrir ces derniers jours.


Les lumières de l'aube s'estompent doucement sur les remparts imposants d'Itchan Kala, le coeur historique de Khiva. Nous franchissons l'une des portes et pénétrons dans une ville figée dans le temps où chaque pierre est empreint d'une époque révolue.
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Nos pas résonnent sur les pavés usés de la rue principale, entourés de murs de briques de terre crue aux nuances dorées. Peu à peu les étals de marché s'animent. Les marchands installent leurs produits : des tapis, des céramiques et tant de babioles.
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La place principale traversée, dominée par la silhouette imposante du minaret Kalta Mino. Ce dernier, inachevé, avec ses carreaux turquoise éclatants, s'élève comme un phare dans la mer de sable doré. A ses pieds, la madrasa Muhammad Amin Khan déploie ses vastes cours et ses arcades élégantes, offrant un refuge ombragé où se reposer.
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Nous déambulons ensuite vers la mosquée Djuma, fascinante structure composée de 218 colonnes de bois sculpté, chacune contant une histoire unique à travers ses motifs complexes. La lumière du soleil filtre à travers les ouvertures du toit, créant un jeu d'ombres dansant sur le sol en pierre polie. En cet endroit règne une sérénité intemporelle, une invitation au recueillement.
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Nous retournons dans les ruelles et nous perdons avec délice dans ce labyrinthe historique. Les maisons traditionnelles, aux portes ornées de délicates sculptures, révèlent des cours intérieures abritées de la cohue. Les enfants courent et jouent, leurs rires ajoutant une touche de vivacité à cette tranquillité ancestrale.
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Nos pas nous mènent à la madrasa Islam Khodja, à côté de laquelle se dresse fièrement le plus haut minaret de Khiva.
Le crépuscule approche, et les murs de Khiva s’enflamment sous les derniers rayons du soleil. Nous montons sur les remparts, contempler la vieille ville d'en haut se dresser, avec ses dômes et ses minarets, bordés par les vastes étendues désertiques ouzbèques.
Le ciel se teinte de nuances roses et oranges, et une brise légère apporte avec elle des échos de musique et de rires.
Alors que la nuit enveloppe doucement la ville, nous faisons nos adieux à Khiva. La cité, avec son passé riche et ses histoires murmurées, nous a offert un voyage à travers le temps.







Pour cette dernière journée ici, avant de rentrer en Suisse, nous partons visiter les forteresses situées dans les environs de Khiva.
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Ayaz Kala
Cette forteresse, composée en réalité de deux citadelles, fut construite au sommet de promontoires. Autour d'elles s'étend le désert de Kyzylkum, ancien territoire des Scythes dans l'Antiquité.
Comme les autres citadelles éparpillées sur ce territoire, elles ont été conçues pour protéger Khiva ainsi que la Route de la Soie des brigandes.
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Toprak Qala
L'érosion sera l'ultime assaillant. On dirait un chateau de sable abandonné sur une plage sous la pluie, ne demeurent que le soubassement des murs d'antan. Lui dont le palais atteignait les 40 m de hauteur, fait grise mine désormais.
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Qizil Qala
Ou la "Forteresse rouge", est une ancienne forteresse faisant l'objet d'une importante restauration. Elle fait partie des Cinquante oasis forteresses actuelles. Elle fut occupée par le Chah du Khwarezm Ala ad-Din Muhammad avant de tomber aux mains des mongoles.
