
Florence
25-27/09/2015
Repère des Médicis, berceau de la Renaissance, terre aux multiples richesses gastronomiques, la Toscane ne cesse de séduire les visiteurs, et notamment, Florence, son joyau.
Pensez-y !
Que serait l'art sans Michel-Ange, Brunelleschi, Raphaël, Donatello, Botticelli... ?
Que serait l'Italie sans son fameux dolce stil nuovo de Dante et Pétrarque ?
Que serait la politique toscanne sans son "Prince" Machiavel ?
Que serait Florence sans les Médicis ?
Que serait l'histoire franco-italienne sans Florence ?
Véritable concentré d'élégance, d'histoire et d'art, Florence éblouie autant qu'elle séduit !
De Santa Croce à l'Oltrarno en passant par le triangle d'or, je suis revenu de ce WE l'esprit saturé par tant de chefs d'oeuvre...
Qu'un seul reproche à faire : la marée humaine qui envahit le centre en milieu de journée... Florence victime de son succès !
Du Duomo à la Piazza della Signoria
J'arrive dans la nuit et, impatient comme je suis, je ne peux m'empêcher de filer sur les rives de l'Arno pour profiter des reflets des lumières et façades de la ville. Le charme opère et me pousse à gravir la longue lignée de marches en direction de la Piazzale Michelangelo... et quelle vue sur le Duomo !

Je demeure longtemps sur cette terrasse à admirer ces milliers de petits feux incandescents.
La tour du Palazzo Vecchio et le Duomo, dans leur immobilisme, embrasent superbement cette nuit étoilée tandis que l'Arno, ruban enflammé, serpente la ville.
Mes yeux parcourent l'horizon et ses lignes diffusent. Je prends possession, en un instant, de la ville, de sa chaleur, de ses ruelles, de ses quartiers...
Je quitte mon promontoir avec qu'une hâte : celle d'être au lendemain.


Le soleil se lève à peine que je veux aller à la rencontre du Duomo et de la fameuse Piazza della Signoria. Avec sa cathédrale et ses palais ce secteur est le véritable coeur florentin !
Je tiens à éviter la foule, alors go, je me précipite dehors ! Seulement, hâtif comme je suis, je me trompe de chemin à la sortie de l'auberge de jeunesse ! Ah ! Demi-tour toute ! Néanmoins, avant de m'en aller je capture un magnifique lever de soleil sur les rives de l'Arno, que j'aime ces reflets dans l'eau ! Cette symétrie, ce calme, ces couleurs !
Allez hop, on reprend ! A droite au bout de la via de Fossi, j'enlace la Via de Cerretani avant d'embrasser la Piazza di San Giovanni.
La cathédrale di Santa Maria del Fiore (Duomo) est le véritable emblème de la ville, incontournable, imposante, majestueuse. Il a fallu près de 150 ans de travaux pour réaliser cette prouesse architecturale.
Je profite de mon avance sur l'heure d'ouverture pour entamer une première ronde. Ce qui me frappe d'abord c'est ce marbre tantôt blanc, tantôt vert ou rose, pratiquement aux couleurs du pays, tandis qu'en France on n'a pas trop pour habitude de colorer l'extérieur de nos édifices religieux. C'est vrai non ? Jolie la façade en tout cas, élégante même.




La stratégie, s'il y en avait une, c'est de d'abord visiter le Duomo, avant que la foule arrive, puis le campanile (où il y a moins de gens).
Bon d'abord, des marches, puis des marches et encore des marches avant de pouvoir lever les yeux et admirer le Jugement dernier de Vasari et Zuccari... Près de 3600 m² de peinture ! Travail artistique époustouflant.
463 marches plus tard... Je suis l'un des premiers à arriver au sommet de la coupole. Après l'effort, le réconfort : un panorama des plus beaux, aux teintes orangées.
Florence à mes pieds.
Je vais ensuite en haut du campanile... Des marches, des marches et encore des marches... 414 pour être précis ! Ce petit fleuron de l'architecture florentine offre un panorama tout aussi impressionnant que le précédent... L'avantage c'est même d'avoir le Duomo en premier plan et Florence en fond !
Ce petit coin de Florence est sans doute le plus intéressant. Entre le Duomo, bien évidemment, la Piazza Republica, la Gallerie des Offices, le Palazzo Vecchio... il faut croire que ce quartier est un concentré d'art, de politique, d'histoire... de charme !
Et de touristes... Les ruelles deviennent rapidement impraticables aux environs de midi !
Heureusement la veille, j'avais profité des couleurs nocturnes de la Gallerie des Offices, véritable entrepôt des plus grands chefs d'oeuvre de la Renaissance. Désormais qu'il fait jour, la photographier relève de l'exploit !
Adorant les escaliers, je rejoins la Torre d'Arnolfo et ses 418 marches... Décidément, ce ne sont pas les panoramas qui manquent.
Avant de gravir la tour, je prends le temps de visiter ce palais qui fut le coeur politique de la ville.
Le Salone dei Cinquecento, premier salon de la visite, m'a impressionné de par ses tableaux homériques glorifiant les soldats florentins sur ses éternels rivaux : Pise et Sienne et de par sa hauteur de plafond !
Par la suite, toutes les pièces du palais ont su me séduire d'une manière ou d'une autre : avec une telle diversité artistique et une telle opulence que je suis sorti du palais la tête pleine ne sachant où aller !

Santa Maria Novella
J'aurai dû commencer par ce quartier dans la mesure où c'est le premier que j'ai foulé à la sortie du train et que mon auberge de jeunesse était à quelques pas de la Basilique.
Quartier bien plus discret et bien plus sobre que le précédent que j'ai bien souvent traversé sans trop m'attarder !


San Lorenzo et San Marco
Réputé pour son marché où j'irai d'ailleurs me perdre au milieu des bouteilles de Chianti et Limoncello, forcément...
Je poursuis au Nord de la ville, je longe la monstrueuse file d'attente pour la Galleria dell'Academia... Ca sera sans moi.
En allant visiter l'Ospedale degli Innocenti, premier orphelinat d'Europe, je découvre avec surprise un marché en honneur de la France !
Santa Croce
Après avoir déjeuner à l'Acquacotta (super restaurant traditionnel), je me dirige dans le quartier de Santa Croce à l'Est de la ville.
D'emblée, je remarque l'aspect médiéval, beaucoup plus appuyé que dans les autres parties de Florence. J'apprécie la tranquillité des ruelles, ce petit côté authentique loin des zones touristiques.
Face à la place Santa Croce, la Basilique éponyme, particulièrement colorée, qui me rappelle légèrement l'Equateur.


A défaut d'aller contempler le David de Michel Ange à la Galleria dell'Arte, je me rattrappe avec le David de bronze de Donatello au musée Bargello.
Bargello à l'origine c'est un palais, et qui plus est, le plus vieil édifice public de Florence. Il contient aujourd'hui l'une des plus belles collections toscanes de la Renaissance.
N'étant pas un grand amateur de sculpture, je me suis surpris à rester planté longuement devant certaines d'entre elles.
Un véritable et appréciable moment de paix contemplatif.

Boboli et San Miniato al Monte
Direction Palazzo Pitti, de l'autre côté de l'Arno. Destiné à Luca Pitti, il fut finalement vendu à son grand rival : les Médicis.
Le palais accueillit les ducs de Lorraine et leurs successeurs... Chacun ajoutant sa petite touche personnelle. A tel point que dans certains couloirs les tableaux se chevauchent par manque de place !
Qu'y-a-til à voir ? Tout !
Attention au torticolis !



A la sortie du palais, la nuque douloureuse, je décide de profiter de la verdure et des hauteurs florentines ! Doux contraste avec les palais et musées de la veille !
J'ai pris un plaisir fou à me dégourdir les jambes au travers de ces jardins italiens tout en surplombant la cité Renaissante.
D'abord le Giardino di Boboli, le parc du Palazzo Pitti, avec son affreuse Grotta del Buontalenti qui n'a rien de talentueux, enfin... Tout est relatif. Néanmoins, parfois on se demande si l'imagination sans le talent ne nous aurait pas fait hériter de quelques horreurs artistiques.
A la sortie du jardin, accès direct à la "forteresse" de Florence...
Dois-je de nouveau préciser qu'il y a une superbe vue sur la ville des Médicis ?

Je me réfugie finalement dans le Giardino Bardini, exemple de jardin à la toscane... Un véritable bonheur que d'arpenter ses petits sentiers bien que les azalées et glycines ne soient en fleurs. J'imagine le spectacle que cela doit être au printemps !
Comme si ce n'était pas suffisant, ce jardin est un véritable balcon sur Florence... J'aurai rarement autant profité d'une ville depuis ses hauteurs !
Ce petit coin de verdure est empreint de ce romantisme à l'italienne au charme inégalable.
Petite halte à l'ombre... Plaisir simple.


Le jardin des roses... Mon préféré.
Point de rendez-vous des florentins au coucher de soleil, roses en pagaille, statues intriguantes. Il y a un p'tit air mystérieux qui émane de ce lieu.
Je patiente un peu ici avant de rejoindre la Piazzale Michelangelo... qui offre une vue à couper le souffle que ce soit à l'aube, au zénith, au crépuscule ou de nuit !
Bref, un incontournable. J'y retourne une dernière fois avant de devoir prendre le train !

Vu que j'avais encore envie de monter, les 1500 marches de la veille me manquaient semblerait-il, j'ai rejoins la Basilica di San Miniato al Monte dédiée à l'un des premiers martyrs chrétiens de Florence.
Je retrouve de nouveau cette façade en marbre multicolore typique de la toscane.
Il est temps de changer de quartier !
Oltrarno
Quartier vivant ! Débordant de charme et où résident les artisans florentins !
Ici, de la Santo Spirito à la San Frediano, il n'est pas rare de flâner et d'être guidé par la singulière odeur du cuir.
Après une lente traversée de l'Oltrarno, je remonte à contre courant l'Arno en direction du Ponte Vecchio... Le seul, l'unique !



A noter, le corridor de Vasari qui serpente la ville, surplombe le Ponte Vecchio, et permet de relier le Palazzo Vecchio au Palazzo Pitti, située sur la rive opposée.
Il est intéressant de remarquer la différence architecturale et culturelle entre la partie Nord de la ville et sa partie Sud, avec l'Arno comme ligne de démarcation.
Allez, il est temps de rentrer... et d'amorcer un retour difficile !
J'ai vite regretté le calme florentin lorsque j'ai dû "dormir" dans la gare de Bologne à côté des SDFs saouls. Epique.