De Fethiye à Kabak

De Fethiye à Kabak

1-4/11/2019 (Jours 1 à 4)

Le grand jour ! Départ pour la Lycie en Turquie et il faut admettre que ce n'est pas la pluie et le froid de ce matin qui nous retiendront de partir... bien au contraire !

Problème à l'embarquement, nous décollerons avec près d'une heure de retard et ayant une heure d'escale à Istanbul autant dire que la sérénité n'est pas au bon fixe...

Le pilote met les gaz et on arrive à Istanbul avec 20 min de retard. Le temps de traverser les douanes, de faire une pause technique en veillant à ne pas confondre les toilettes avec une salle de prière (n'est-ce pas Marie ?). On arrivera juste à temps à l'embarquement pour Dalaman... En espérant toutefois que le sac ait eu le temps, comme nous, de changer d'avion.

A Dalaman, après avoir récupéré le sac, on attrape avec une simplicité déconcertante la navette pour Fethiye.

Arrivés à la gare routière de Fethiye, passage au carrefour d'à côté pour tenter de trouver de l'inspiration pour le pique-nique du lendemain...

Direction l'hôtel tout en cherchant un restaurant, chose difficile à 22 h... Un premier homme tentera bien de nous aider, puis finalement, juste en face de notre hôtel un petit resto sert encore des choses... Bonheur, bonheur pour cet estomac vide.

Au moment de se coucher, rencontre avec Casper le fantôme...

Fethiye -> Ölüdeniz (16 km 400 D+)

"Petite marche" aujourd'hui en guise de "mise en jambe".

La première épreuve sera de trouver le début du sentier... Guidés par la carte de l'application maps.me, on remonte une rue lorsqu'une vieille dame nous fait signe de monter. Je la regarde, je regarde la carte, j'ai un doute et puis on se dit que ça doit être un raccourci. Peine perdue, ça grimpe raide tout ça pour tomber chez quelqu'un. Demi-tour toute, petite suée pour nous rappeler qu'il va faire chaud ici.

Les yeux pourtant rivés sur le GPS on manquera de louper de peu le début du sentier... La suite de l'étape nous invitera à nous méfier du balisage.

Le sentier file tantôt dans la pinède, qui nous régale de ses senteurs et de ses ombres, tantôt sur la route où d'étonnants bidons d'eau sont disposés à intervalle régulier en cas... d'incendie. Il y a intérêt d'être réactif !

Au loin, les vestiges de la ville fantôme de Kayaköy apparaissent.

Kayaköy était peuplé de grecs avant la première guerre mondiale. En 1923, les grecs orthodoxes ont été chassés de Turquie abandonnant de fait le village. Personne n'a daigné occuper leurs maisons, d'autant plus que le village fut frappé d'un séisme en 1957.

Des centaines de maisons en ruines à flanc de colline, voilà tout ce qui reste.

On traverse le village pour nous plonger dans la forêt environnante au sein de laquelle une toute petite tortue parviendra tout de même à effrayer Marie... Heureusement que c'était pas un chien.

L'hôtel apparaît, du balcon de la chambre on a le droit à une vue sur la station balnéaire de Ölüdeniz située en contrebas. De ce qu'on voit, il n'y a aucun intérêt à y aller... En tout cas, l'étape a bien rempli son rôle de mise en jambe et de décrassage.

Courte baignade (l'eau est gelée), petit moment dans un sauna qui marche mal et qui n'est pas bien chaud (tant mieux pour moi), partie de billard que je perds largement (tant pis pour moi).

Petits moments de partage, petites discussions, des instants simples qui clôturent cette première journée de marche.

...Evidemment, c'est au moment de se coucher, et après discussion avec des turques pour connaître le prix de transfert en voiture, qu'on se rend compte qu'il faut retirer davantage de liquide. Une fois n'est pas coutume, après notre balade nocturne à Kochkorhka au Kirghizistan, nous voilà en balade nocturne turque à Ölüdeniz pour trouver un distributeur de billets...

Ölüdeniz -> Kabak (18 km 900 D+)

Une très belle étape nous attend aujourd'hui, très diversifiée...

Elle débute par un sentier côtier offrant de jolis points de vue sur la baie située en contrebas.

Quel bonheur de voir la mer ainsi et tous ces reliefs environnants.

Après tout, "relief" est le substantif de "relever" tiré du latin "rilevare" qui signifiait "soulager" "réconforter". Sans doute pour ça que je me sens si bien entouré par les reliefs et les aspérités de la Terre...

Peu à peu, on file à l'intérieur des terres où de petits hameaux et bergeries apparaissent. Chacun vaque a sa mission... Les hommes travaillent la terre et le bétail, les femmes gèrent la maison.

Bien que les paysages ne soient très différents des paysages du sud de la France, le dépaysement est bien là. Je me sens dans un autre temps.

Quelques grenades habillent les arbres...

La marche, avec le poids du sac, commence à se faire longue. Heureusement le sentier offre quelques distractions plaisantes. Comme ces apiculteurs accaparés par leur tâche.

On dirait des spationautes avec leur équipement...

Après la tortue, voilà que Marie se fait attaquer par une abeille... Elle fait un bon appât.

Je retiendrai de cette marche ses couleurs et ses senteurs.

Pause déjeuner en surplomb de la vallée des papillons... "si on pouvait voir davantage de papillons et moins d'abeilles ça serait bien aussi".

Pour la seconde fois de la journée, on perd de vue le sentier de la voie lycienne... On finit par retrouver le chemin qui longe les falaises depuis la vallée jusqu'à Kabak. Sentier pas toujours aisé qui nécessite un peu d'escalade puis beaucoup d'agilité pour pas se tordre une cheville...

La dernière section de la marche m'achève, on file au milieu des pins, on ne voit rien d'autres que nos pieds et il fait chaud...

Arrivé au point de rendez-vous pour rejoindre Nautical Hôtel où l'on est supposé dormir et passer la journée "détente" du lendemain... Je m'en réjouis. Un peu vite malheureusement. En effet, il n'y a personne et la dame au téléphone ne comprend pas l'anglais... On cherche l'entrée à pieds, on se perd, on fait demi-tour, on tombe sur des chiens peu conciliants... Puis un turc nous propose d'appeler lui-même et de faire le traducteur. Il nous débloque la situation et parvenons enfin à atteindre cet hôtel très bien caché après plus d'une heure d'attente.

Il nous reste encore assez de temps pour profiter de la plage, du coucher de soleil, et assez de luminosité pour se rendre compte du véritable havre de paix qu'est ce lieu... à la décoration et à l'agencement parfaits. Hâte d'être à demain et de découvrir un peu mieux les recoins du domaine !

Le soleil se lève, une idée du bonheur m'apparaît, je suis tout à fait là où j'ai envie d'être.

Balade, baignade, bonne bouffe seront au programme du jour... en compagnie de chats.

Le soleil sera de la partie avant de nous quitter ce soir-là et laisser place à la pluie...

Heureusement, on quitte le lieu le lendemain en voiture afin de rejoindre Kas d'où débutera le second tronçon à pieds.

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