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Parc des Aiguilles Rouges

 

Distance : 50 km / Dénivelé : 3700 m / Durée : 4 j

(Nuits sous tente)

Que la montagne est belle

 

Là-haut la lumière se fait plus vive et diffuse, les nappes d’air sont esthètes et mystérieuses, les reliefs délivrent des clairs obscurs à en faire pâlir les plus grands peintres. Au cœur de l’exhalation de ses terres elle demeure silencieuse, indomptée et sauvage, mêlant force et faiblesse, elle semble vulnérable dans son invulnérabilité et offre aux confins des sentiers des instants impérissables où émerge une inébranlable vérité.

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J’ai souvent pensé, dit et écrit, que marcher en montagne c’est marcher en soi. Là-haut on ressent tout plus intensément, et ce, avec une évidence singulière. La montagne c’est celle qui défie et délie notre imagination, c’est celle qui au même titre fit et défit notre vie au gré des pas passés, celle qui nous fait ressentir la pesanteur de l’existence et de tout ce qui lui incombe : elle effraie comme elle passionne.

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Que les songes d’antan et les mots d’espoir aient pris l’ascendant sur la prison austère au sein de laquelle on peut s’enfermer parfois m’enchante. C’est en déshabillant ses pensées qu’on dévoile ses rêves cachés, ses idées du bonheur et qu’on se rappelle que le temps court inlassablement tendant à devenir trop court pour devenir celui qu’on souhaite être.

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Des bruits de pas m’alertent et me coupent au milieu de mes songeries, je me retourne et l’aperçois, c’est elle évidemment, je la regarde s’approcher de moi avec cette insouciance feinte.

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Avançant méticuleusement sur le rocher, en veillant à ne pas trébucher, je ne peux détacher mon regard du sien avant qu’elle ne vienne poser sa tête contre ma poitrine cherchant une chaleur nouvelle, elle aussi.

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Nous restons immobiles, sous une brise légère, face à ces hautes falaises aux aiguilles gothiques rocheuses luttant contre les éléments jour après jour. Derrière nous, la brume s’élève et s’évase, tandis que le soleil couchant accentue les nervures et les plis d’Ouréa. Au loin, la chaîne alpine enneigée, encore ensoleillée, complexe et tourmentée, se matérialise et irradie les environs d’une lumière éthérée nouvelle.

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Nous contemplons ensemble ces cimes aux dernières lueurs, à mémoriser chaque détail apportant tant de nuances et de textures au monde et à la vie. Un long moment qui, entre ombre et lumière confortablement lovés l’un et l’autre, nous réconcilie avec la vie et son hasard.

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J’imagine alors Téthys, bras ouverts, accueillir le Soleil exténué au terme de son voyage quotidien.

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Dans le fond, elle est à l’image de ces montagnes où le blanc de la neige, le vert de l’herbe et le bleu des campanules livrent une beauté sereine, naturelle et sincère par-delà leurs tourments intérieurs.

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Peu à peu, au cœur de la nuit, la tranquillité et la paix nous enveloppent et nous invitent à partager ensemble ce chemin nouveau qui se dessine sous nos pas.

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Bons baisers des Alpes

 

Je vous embrasse de ce sentier inégal, malaisé et caillouteux qui, sous ce doux tressaillement de la nature à l'appel du vent, me séduit et me pousse à avancer, à m'élever, à m'oublier le long de cette crête, et ce, qu'importe la gravité, qu'importe la fatigue, qu'importe, même, ce grésil qui ne saurait me lacérer davantage le visage.

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«Le plus grand voyageur n'est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde. Mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même.»

Gandhi.

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