Lofoten
7/03 - 14/03/2020
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Jour 1 : Evenes -> Henningsvaer
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​Arrivés à Oslo au cours de la nuit, nous embarquons dès l'aube pour Evenes où nous pourrons récupérer la voiture de location.
De temps à autre on jette un œil à la météo de la semaine à venir et prenons peur... vent, neige, pluie, brouillard prévus au programme. Ca jette un froid, sans mauvais jeu de mots.
Du hublot nous savourons quelques vues aériennes qui nous invitent à ramener nos pieds sur terre.
C'est chose faite et après avoir récupérer les clés de voiture, auprès d'une hôtesse d'accueil aussi froide qu'un poignard inuit égaré dans le grand nord, nous nous lançons sur les routes enneigées vers Henningsvaer où nous y passerons la nuit.
"C'est beau"
Quelques 200 km nous séparent de notre but mais ce n'est pas sans nous déplaire… La route est agréable et nous incite à nous arrêter sans cesse à la vue de ces belles choses qui se dévoilent sans ambages au détour d'un virage ou deux.
"C'est vraiment beau"
Pour les amoureux de la nature c’est un peu le paradis ces Lofoten… Un univers de roche et de glace. Jusqu’à présent je n’avais pas eu l’opportunité d’aller dans cette région du monde. Séjour sans cesse envisagé, sans cesse repoussé… Mais c’est bon ! Cette fois-ci c’est la bonne !
"oh c'est beau"
Il est des instants où l’esprit se perd dans l’immense vénusté minérale. Ce n’est que de l’eau et de la roche, et pourtant…
"Là c'est beau"
"Beau" remporte le trophée du mot le plus usité de la journée.

Petit arrêt à Svolvaer, aux portes des Lofoten, pour le déjeuner. La nourriture proposée semble moins belle que les environs.
Ces maisonnettes en bois colorées sur fond de paysages enneigés me rappellent la baie groenlandaise de Disko ou encore Porvoo en Finlande : il en faut peu pour que le charme de ces contrées nordiques opèrent et, par ricochet, appelle d'anciens souvenirs à se mêler aux présents.
Les arrêts le long de la route se multiplient et le trajet qui ne devait durer que quelques heures sera rapidement dédoubler.
La plage de Rorvika, aux abord d'Henningsvaer, notamment, suscitera notre attention. L’écume des vagues vient lécher la neige tandis qu’un voile blanc drape les lieux et gèle le mercure. Pas de répit pour l’onglée quand on photographie.
Je me plais à regarder ces vagues qui se retirent, laissant alors la lumière se refléter dans le sable mouillé avant de la ravaler.
Les routes ici haut semblent nous mener au bout du monde, chaque virage nous isole un peu plus. Les falaises se dressent, menaçantes, l’océan se meut, invulnérable, le jour cède peu à peu face à la nuit. La lumière des phares seule nous guide jusqu’à Henningsvaer.
La voiture garée, nous découvrons avec plaisir notre chambre donnant sur le port et cette "Venise Nordique" comme l'appellent certains... qui exagèrent quelque peu le propos.
Le ciel étant clair, après le dîner nous filons vers Gimsøya pour tenter d'observer les aurores boréales.
Les aurores boréales… Les Inuits nomment ce phénomène « aqsarniit ». Ils y voient les âmes des morts jouer à la balle avec des crânes de morses. Original. Pourvu qu'il y ait match de coupe du monde des morts ce soir...
Après avoir dénichés notre spot, nous attendons le moment venu emmitouflés sous nos couches de vêtements. Mais rien, le ciel demeure noir et seule la Lune nous éclaire. Le match mortuaire a dû être annulé faute de coronavirus.
Retour à la chambre et découverte d'un matelas d'une mollesse rare faisant craindre un mal de dos dans les jours à venir si ça continue...

Jour 2 : Henningsvaer -> Mont Hoven -> Ballstad
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Nous partons flâner dans les ruelles du village, en veillant à ne pas glisser... Heureusement, une supérette vendant de petits crampons fera la joie de Marie qui, une fois chaussée avec, s'envolera telle une fusée.
Je me rappelle une discussion avec une amie et de cette réflexion sur le besoin des mots à avoir une destination. A mon sens, les mots doivent exister sans direction donnée, je me plais à les imaginer dans un espace infini et là est leur privilège.
Arrivés au bout d'une des îles composant l'archipel de Henningsvaer, nous assistons depuis un balcon au déchargement de l'importante cargaison d'un navire de pêche.

La pêche aux cabillauds est ancrée dans les gènes des Lofoten et ça se ressent tout particulièrement ici avec ces centaines de claies de bois sur lesquelles sèchent corps et têtes de poissons... parfumant les environs d'une odeur dont on se passerait bien !
Nous quittons ce charmant village de pêcheurs pour rejoindre l'île de Gimsøya, de jour cette fois-ci. L'objectif est de monter en raquettes au sommet du mont Hoven, en espérant pouvoir bénéficier d'une petite éclaircie.
Le sentier repéré nous nous élançons, la montée nous offre un autre regard sur les fjords. Ce que j’aime dans ces étendues désertiques c’est qu’on apprécie à voir ce qui ne demande pas à être vu, tandis qu’au quotidien on lutte pour ne pas voir ce qui ne demande qu’à être vu.
Là-haut, le bonheur est à son comble, malgré le vent violent nous prenons le temps d'observer les environs et le découpage des reliefs, si caractéristiques, de cette région du monde.
Lors de la descente, on voit les reliefs se couvrir. A gauche la tempête, à droite l’éclaircie, nous filons dans un entre-deux incertain.
Nous rejoindrons de nuit Ballstad où nous y demeurerons quelques jours. L'avantage de ce lieu c'est qu'il se situe au cœur de l'archipel ce qui offre de la flexibilité quant au programme et que les commodités qu'offrent Leknes se situent à proximité.

Jour 3 : Ballstad -> Eggum -> Unnstad
Les plages seront le thème de la journée !
Nous débutons avec celle d'Eggum, non pas sans délice, encore une fois.
On longe légèrement la côte à pied, je me régale face à ces vagues folles qui se ruent sur les rochers. Là-haut les nuages filent à toute vitesse. Les éléments sont dans leur arène. Spectateur vulnérable, j’observe, avec humilité, ce qui se joue autour de moi.
Le sentier rejoint Unnstad mais est long, un certain nombre d’heures, et il ne faudra pas oublier de le faire dans l’autre sens pour récupérer la voiture. Le Routard juge l’itinéraire un peu dangereux, donc autant dire qu’en cette période hivernale instable, où les éléments peuvent se déchainer en un rien de temps, nous préférons faire demi-tour.
Sur le chemin du retour, en veillant à ne pas glisser sur quelques plaques verglacées, je fais le vide en moi et me sens tout bonnement heureux. Je suis exactement à la place que je souhaite être.

Nous rejoignons donc Unnstad, en voiture, sans grande conviction en toute franchise tant la météo se gâte et bouche les cimes… Nous hésitons même à retourner dans notre chambre, « on ne verra rien » mais bon… quitte à être là autant faire le détour et jeter un œil, a minima pour repérer les lieux.
La route est belle, une fois de plus, tant de détails accaparent le regard et même si je me désole quelque peu du manque de lumière, je savoure chaque instant. J’essaie d’imaginer ces lieux sans glace, sans neige, sous un ciel Klein, j’essaie tout bonnement de me figurer l’été. Ce jeu de l’imagination ouvre un petit débat dans la voiture : les Lofoten, c’est mieux en été ou en hiver ? Peu importe la réponse, si tenté qu’il y en ait une, une chose est sûre : l’hiver offre un charme qui n’a de pareil.
Le tunnel qui permet de rejoindre Unnstad est merveilleux. Vraiment. On est dans le noir, on oublie un peu où on est si ce n’est dans un tube, on est un peu claustro même, puis à sa sortie on se dit « Ouah ! »… Une vallée rectangulaire, de petite largeur fermée sur trois de ses côtés, ouvert uniquement sur l’océan, projetée tout entière vers lui. Ca m’a fait l’effet d’un uppercut, je ne m’attendais pas à ça, je m’attendais à rien à vrai dire. Comme quoi, parfois c’est en attendant rien que le meilleur arrive.
Au loin j’aperçois quelques maisons colorées. Elles semblent si vulnérables coincées entre ce cirque rocheux qui les écrase et cet océan déchaîné qui les lèche.
Le véhicule garé non loin de la plage, on se régale. Il n’y a pas d’autres mots. L’océan est partout et massif. Malgré le ciel nuageux et chargé, l’eau est d’un bleu saisissant, contrastant avec ces falaises noires et blanches.
Le vent m’assèche les yeux, me jette au sol, mais je continue à observer ce déchaînement aqueux. Les vagues s’emmêlent entre elles avant de s’exploser contre les rochers. L’écume est tantôt poussée vers l’avant, entraînée par l’océan, tantôt charriée en arrière, avec le vent.
Des volutes d’écumes envahissent de toute part la baie.
Une citation des Déferlantes de Claudie Gallay me revient :
« Je savais que l’on pouvait rester longtemps comme ça, les yeux dans la mer, sans voir personne. Sans parler. Sans même penser. Au bout de ce temps, la mer déversait en nous quelque chose qui nous rendait plus fort. Comme si elle nous faisait devenir une partie d’elle. »
Incontestablement, ces lieux font partie des paysages les plus remarquables qui soit, de par l’esthétisme pur qui s’en dégage et de par cette étonnante palette colorielle.

Jour 4 : Ballstad -> Nusfjord -> Mont Ryten
Ce matin départ pour Nusfjord qui figure sur la liste des « sites à conserver » par l’UNESCO. De longues éclaircies nous ouvrent la route, quel bonheur, la lumière transforme et sublime les paysages. Les haltes en bord de route se font nombreuses… Conduire ici est un bonheur pur. Vraiment.
On s’engage le long du fjord, enclavé entre de vertigineuses falaises en guettant les premiers rorbuer de Nusfjord.
Encore une fois, une impression de bout du monde.
La voiture garée, on surprend depuis le sommet d’un talus, les rorbuer rouges tout autour d’un quai en bois aux côtés des entrepôts jaunes.
Ici point de silence, les mouettes se chargent de cancaner à tout va en stéréo !




Malheureusement pour nous le soleil s’est caché, mais on apprécie le lieu et nous nous arrêtons pour le déjeuner le temps d’un ragoût de cabillaud… au moment même où une tempête de neige débute.
Je doute quelque peu quant à la randonnée raquette au mont Ryten qu’on devait faire cet après-midi. « Et si on remettait ça à demain matin ? » « Vu comme ça évolue, rendons-nous sur place et on verra, il est prévu que ça se dégage ».
Oui notre compagnon de voyage se nomme meteoblue et on guette inlassablement ses prévisions de lieu en lieu afin d’adapter au mieux la journée… Et en effet, une courte fenêtre est prévue par là-bas, ayons confiance.
Quand on voit la taille du parking (pour 3-4 voitures) au départ de la randonnée, on se dit qu’en été ça doit être délicat d’y trouver une place.
Les raquettes chaussées, on avale le dénivelé et au fil de la progression nous apprécions la vue sur les fjords environnants.
La solitude se fait vite ressentir, perdus au cœur de ces neiges.
J’aimerais être là pour toujours, me perdre dans ces reliefs, être charrié par le vent, être celui qui file entre les cimes derrière lesquelles les dernières lueurs du jour s’envolent, là où ciel et pierres se déploient et se mêlent.
Cette dernière montée me rappelle les dunes, cette sensation de voir le sommet s’éloigner autant que tu t’en rapproches.
Enfin le sol s’aplanit avant de disparaître aussitôt… Bon. On va reculer de quelques mètres et observer sagement autour de soi.
Entre brumes, lumières et reflets, les hautes falaises plongent dans l’eau laiteuse. D’un coin à un autre l’atmosphère varie, la mysticité est à son paroxysme. Ce sont des volutes d’air qui valsent, des couleurs et des contrastent qui envoûtent.
Ce pays est sans doute l’un des lieux où l’expression minérale est la plus belle et la plus submergeante. La contemplation est maître mot.
Imperceptiblement je l’observe du coin de l’œil, elle demeure immobile, muette, concentrée. Le regard dans l’objectif, elle caresse tout ce qui l’environne, décortique les éléments. Que voit elle à travers son objectif ? Que cherche-t-elle à capter ? De temps à autre, le singulier son du Canon à travers le silence alimente le mystère qui l’entoure de sa cadence régulière.
On s’installe pour un petit temps et enfilons des couches supplémentaires pour supporter le froid qui enveloppe ces lieux. Le soleil drape les falaises de cette lumière si particulière et si indescriptible. Nous ne tarderons pas à redescendre tant le froid et le vent nous saisissent les membres… Là-haut, souvenir glacial et saisissant.


Jour 5 : Ballstad -> Hauckland -> Uttakleiv
Les Lofoten c’est une région à savourer doucement, à laisser infuser en soi. Peu importe si on a pu voir un nombre infini de fois ces lieux sur internet ou dans les magazines. Le regard a cette force de parvenir à débusquer du nouveau, qui nous est propre. A chaque voyage son regard, à chaque regard son émotion, à chaque émotion son souvenir.
La météo s’annonce de nouveau compliquée et va marquer le début d’une période particulièrement venteuse et neigeuse qui durera plusieurs jours, mais ça, on ne le sait pas encore et nous espérons toujours que notre optimisme seul éloignera la tempête. Naïveté quand tu nous tiens.
Je regarde les lacs gelés bordant la route : paroxysme de la pureté que ces petits chaos gelés témoins de la tension des glaciers.
J’aime beaucoup la glace, avec toutes ses formes et textures, elle est changeante, facétieuse. Un test de Rorschach grandeur nature où chaque forme interpelle et suscite son inconscient.
On rejoint Haukland en voiture avant de rejoindre Uttakleiv par le sentier côtier.
L’eau turquoise s’étire sur le sable jaune… sans la neige et le granit sombre, on pourrait se croire ailleurs.
Le silence. Au tournant d’un sentier, qu’importe quand il vous prend, il s’impose peu à peu sans crier gare. On ne sait pas depuis quand il est là, mais quand on se rend compte de sa présence on est d’abord nerveux « comment remplir le silence ? » puis on est apaisé « comment le perdurer ? ».
La tempête commence à tomber et précipite la fin de journée.

Jour 6 : Ballstad -> Reine -> Fredvang
C’est sous une petite tempête de neige que nous prenons la route en direction de Reine.
Dire qu’on ne voit rien n’est guère une exagération : neige et brouillard on se croirait être devant l’Antrios de Yasmina Reza… un extrait de cette pièce de théâtre me revient d’ailleurs :
« Sous les nuages blancs, la neige tombe. On ne voit ni les nuages blancs, ni la neige. Ni la froideur et l'éclat blanc du sol. Un homme seul, à skis, glisse. La neige tombe. Tombe jusqu'à ce que l'homme disparaisse et retrouve son opacité. »
Ah tiens une voiture de location accidentée, voilà des vacances qui se sont interrompues et dont toutes les anecdotes ne seront pas forcément bonnes à évoquer au retour.
La route se poursuit pour nous, je me désole un peu qu’on ne puisse voir les reliefs mais c’est ainsi.
Aveuglément, on arrive à Reine et prenons possession de notre rorbu en tentant de deviner de quoi aura l’air le paysage lors d’une éclaircie…
Sachant combien la météo peut évoluer rapidement dans le temps et l’espace, nous reprenons la voiture en quête d’un rayon de soleil ou, a minima, de l’absence de brouillard.
On rejoint ainsi A, le terminus de la route E10 des Lofoten. La météo est guère mieux.
Demi-tour, on refait le trajet du matin en sens inverse.
Bien nous en a pris, le soleil perce et alors le paysage se transforme, on croirait redécouvrir certains lieux. Route déserte, on demeure là un temps, à observer tous ces micros instants qui nous entourent.


Des groupes de cumulus tentent néanmoins de prendre d’assaut les reliefs… Coton contre pierre… La douceur contre la dureté… Le gagnant n’est pas toujours celui que l’on croit.
Et en parlant de gagnant, il semblerait que la neige vient de vaincre le véhicule d’un groupe de français, juste devant nous. En voulant se garer sur le bas-côté, ils ont tout bonnement roulé, sans le savoir, sur un petit ruisseau et ont ainsi planté les roues : impossible de ressortir le véhicule. Après leur avoir proposé mon aide, on les quitte tout en prenant garde à ne faire pareille erreur.
On profite au maximum des dernières lueurs du jour tandis que le froid insidieux se faufile entre les couches de vêtements et se délecte de la moindre ouverture… peu à peu il presse contre les articulations, les muscles s’engourdissent, le corps se crispe. Je souffle dans mon col pour redonner un peu de vie autour de mon visage.
De retour à Ramberg, nous allons voir notre cher Monsieur pour manger un bout avant une nouvelle tentative d’observation d’aurores boréales… Tentative vaine même si certaines lueurs ont pu nous offrir de courts espoirs.



Jour 7 : Reine -> Hamnøy
De la neige et encore de la neige… bientôt il faudra les raquettes à la sortie du rorbu.
L’après-midi on tentera l’ascension du Reinebringgen. J’ai bien écrit « tenté »… La montée est délicate, la descente et la séance de luge associée sera bien plus plaisante !


Jour 8 : Reine -> Hamnøy -> Evenes
L’air de cette radieuse matinée est délicieux, encore tout chargé de l’humidité de la nuit et déjà ensoleillé. C’est un air pur d’hiver avec la promesse du printemps à venir. Il est doux et glacial, humide et sec, chargé d’embruns et empreint de lumière.
D’une nature contemplative je ne peux que confesser mon attrait ineffable pour ces lieux. Une formidable toile blanche aux variations chromatiques sur laquelle dansent les photons.
Chaque étendue d’eau dédouble la beauté des lieux et offre son lot de frissons, à moins que ce ne soit simplement le froid…
Véritable milieu insulaire et minéral, dominé par ces montagnes saillantes et baigné d’une douce et permanente lumière arctique. Silence ouaté seulement rompu par la caresse du vent sur la neige.





Le retour sur Evenes est compliqué, la route harassante : on ne voit rien, la voiture tangue sur la route. Je repense à cette semaine passée.
Il y a de ces voyages dont on est sûr qu’ils perdureront d’une manière ou d’une autre au retour en France. Comment oublier ces instants, ces lumières, ces contrastes, cette liberté, cette simplicité…
Nous remontons vers le Nord-Est, les sommets se succèdent, les névés adoucissent à peine les affleurements. Véritable expérience contemplative que de traverser ces espaces hors du temps.
C’est dans le splendide isolement qu’offre les Lofoten qu’on éprouve la véritable liberté.
En arrivant à Evenes, la réalité du coronavirus nous rattrape… Alors que nous voyagions, l’Europe se préparait au confinement. Demain nous prenons l’avion pour rentrer en France, le surlendemain les aéroports norvégiens fermeront.
Comme quoi… La faisabilité de ce voyage tenait à peu de chose…